Le Pas du renard

Tu te fous de moi, mais tu me le paieras, pauvre arnaqueur ! Tu savais très bien qu'il n'y avait pas un rond dans le corbillard parce que t'as tout chouré et tu m'as baladé sur une fausse piste. Maintenant, tu t'offres ta pute à gogo avec le flouze, et moi j'ai deux macabs en prime. J'ai failli laisser ma peau à creuser ce putain de trou pour enterrer Léopold et Désiré.
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vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

Le Pas du renard

Historique - Énigme - Assassinat MAJ mercredi 03 février 2016

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,9 €

Claude Izner
Paris : 10-18, janvier 2016
336 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-264-06377-9
Coll. "Grand format"

Un fameux début de série !

Un homme peaufine depuis trois ans une vengeance qu'il va mettre en œuvre ce 22 avril 1921. Robert Bradford, propriétaire de la salle de cinéma Le Rodéo, va partir quelques semaines à Nice quand son projectionniste lui demande de venir pour un problème technique préoccupant. On le retrouve mort dans sa salle. Ceux qui le découvrent, pour ne pas avoir d'ennuis après sa confession écrite sur une affiche, décident de cacher le corps dans le chantier voisin. Jeremy Nelson est venu des États-Unis avec une petite formation de jazz, pour une tournée à Bruxelles. Alors que déçus ses compagnons sont repartis, il est venu à Paris, voulant découvrir ses origines, identifier ce père que sa mère lui a caché. C'est dans un sac à soufflet, reçu en héritage après le décès de celle-ci, quand il avait neuf ans, qu'il a trouvé quelques indices sur la présence de son géniteur, dans la région parisienne. Il se rend dans les lieux où son père a pu passer et questionne. C'est en discutant, sur le pas de la porte d'un hôtel où ce dernier avait séjourné, expliquant qu'il est pianiste au chômage, qu'un de ses interlocuteurs l'envoi au Rodéo où il peut se faire engager. Sur place, il rencontre Marie, la caissière, qui travaille également au Mi-Ka-Do où le pianiste doit être viré pour ivresse. Son embauche va entraîner des réactions en chaîne avec des menaces, des agressions, des morts... Jeremy ne comprend rien à ce qui lui arrive. Se sentant en grand danger, il va tenter de découvrir les raisons de cette situation.
Après avoir exploré les années 1890, avec Victor Legris libraire de son état, Claude Izner fait revivre "Les Années folles", ces années 1920 où ceux qui avaient échappé au carnage de la Grande Guerre et à l'épidémie de grippe espagnole, voulaient profiter de la vie, à tout prix. Malgré les privations, la misère, la crise du logement, le peuple de Paris est pris d'une frénésie de plaisirs, de distractions. De nombreux établissements se créent qui perdurent encore aujourd'hui comme Le Casino de Paris, La Coupole ou encore La Closerie des Lilas.
C'est dans cette ambiance que les romancières installent les intrigues de leur nouvelle série avec un héros particulièrement attachant et empathique. Jeremy est Américain, pianiste de jazz. Les artistes d'outre-Atlantique étaient nombreux à venir à Paris, attirés par cette atmosphère de liberté et ce bouillonnement créatif. Ils apportaient leur culture, introduisant le jazz, le swing... Dans les cinémas, les westerns triomphent et Douglas Fairbanks a la faveur du public.
Les auteures conçoivent, autour de ce garçon de vingt-cinq ans, une galerie de personnages de qualité tant dans la variété des rôles que dans les caractères. Le récit se déroule dans un milieu populaire et les romancières font bien ressentir toutes les difficultés rencontrées, les conséquences et les séquelles de la Grande Guerre sur les individus et sur l'environnement. Elles montrent également la volonté des femmes, qui ont dû pendant quatre ans assumer toutes les tâches, de vouloir acquérir des droits, de pouvoir disposer d'elles-mêmes et de plus de liberté. Cela passe par une évolution vestimentaire, une liberté de tenue et de ton.
Rien n'est laissé au hasard. Elles peaufinent chaque page, chaque action, chaque lieu pour en restituer la réalité de l'atmosphère, faire ressentir l'état d'esprit qui régnait. Mais, elles ne cachent rien des difficultés et de la dureté de la vie de l'époque. La frénésie de plaisirs n'empêche pas la pénurie dans de nombreux domaines. Elles enrichissent leur récit de mille anecdotes, remarques, précisions sur la vie quotidienne en 1921, les chansons à la mode, citant leurs auteurs. Et la fin réserve une belle surprise.
Le Pas du renard ("Fox Trot") ouvre en fanfare une nouvelle série plus que prometteuse par deux auteures à l'indiscutable talent. Une réussite littéraire de plus à mettre à leur actif.

Citation

Ce fut à ce moment que trois violents coups s'abattirent sur lui. Le ciel s'obscurcit. D'Homo erectus, Jeremy accéda sans transition à l'état de quadrupède évanoui.

Rédacteur: Serge Perraud mercredi 13 janvier 2016
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