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Grand format
Inédit
Tout public
352 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-4881-6
Coll. "Thriller"
Guerre des énergies
C'est par le biais de son professeur de tennis que Diane K. rencontre Hubert Howard. Celui-ci, à soixante-quinze ans, veut témoigner, partager sa vision et ses idées sur l'énergie. Il veut faire rédiger l'histoire de son entreprise, de sa vie, lui qui est parti de rien pour être, aujourd'hui, un patron qui pèse quarante-cinq milliards d'euros. Un entretien hebdomadaire et quelques semaines plus tard le plan avec les moments forts dont le gaz et le pétrole de schiste, ses sujets préférés. Diane, elle, vit avec Stanislas Prunier, un ancien ministre des finances dégoûté de la vie politique. Il s'est reconverti tout récemment dans le conseil en relations publiques. C'est dans ce cadre, qu'un jour, Hubert exprime à Diane le souhait de rencontrer son compagnon. Il a besoin de quelqu'un pour faire avancer son projet, faire admettre que l'exploitation du schiste, dont le sous-sol français est si riche, donnerait une indépendance énergétique à la France et relancerait une économie moribonde à force de désindustrialiser. Peu à peu, Hubert intègre le couple dans le cercle restreint de ses intimes et les fait participer à toutes les actions et décisions. Ils sont du voyage en Australie pour essayer de convaincre des responsables aborigènes d'accorder un permis d'exploitation de l'uranium dont leur sous-sol regorge. Ils l'accompagnent chez le Ministre de l'écologie, chez le président de la République. Parallèlement, Peter Green raconte comment il a connu Hubert et son associé le Russe Razamov, pour une entreprise de réassurances. Cette combinaison étant déficitaire, les actionnaires poussent Green vers des montages financiers illégaux. Un juge new-yorkais, aux ambitions politiques, s'intéresse à ces affaires... Mais Hubert est persuadé que son projet est le meilleur quand soudain il est assassiné au Stade de France…
Axant son intrigue sur l'assassinat d'un industriel important, Arnaud Chneiweiss développe un récit fort s'appuyant sur des domaines économiques et des volets politiques. Il fait énumérer par son personnage des arguments frappants quant à la richesse du sous-sol français en gaz et pétrole de schiste, richesse qui assurerait l'autonomie énergétique du pays pendant un siècle. Il fait part du constat qu'aujourd'hui, il semble pratiquement impossible de se passer d'une énergie abondante et peu chère car les besoins sont énormes et qu'un retour en arrière est impossible. L'informatique et Internet sont des gouffres qui nécessitent des ressources colossales. Un seul échange d'e-mails, en une heure au niveau mondial, équivaut en consommation d'énergie à quatre mille allers-retours Paris-New York en avion.
Les freins résident dans le saccage de l'environnement comme le montre la production aux États-Unis. Mais il existe des modes d'extraction moins polluants. L'auteur évoque donc les diverses sources d'énergie, leur potentiel et, à travers le besoin en uranium, la civilisation des aborigènes, leur mode de vie, leurs coutumes, leurs croyances.
Le déroulement de l'intrigue est mené avec maîtrise, le romancier proposant une histoire passionnante à tous points de vue. Il montre tous les aspects de cette chasse à l'énergie, la pugnacité de l'industriel qui veut que perdure son entreprise, la classe politique figée, des décideurs qui, au plus haut niveau, préfèrent sacrifier la croissance et l'emploi dans le pays pour conserver une majorité aux assemblées.
Avec Schiste noir, Arnaud Chneiweiss offre un roman attractif, voire addictif, appuyé sur une réalité bien tangible, sur les besoins impérieux d'une civilisation et sur une intrigue dont la conclusion réserve une belle surprise.
Citation
L'histoire est un éternel recommencement, parce que la nature humaine ne change pas. Il y a toujours des fous, des dictateurs sanguinaires, des esprits faibles prêts à les suivre.