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Roman - Policier

Midi noir

Assassinat - Gastronomie - Artistique MAJ mercredi 17 février 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Patrick Valandrin
Paris : La Différence, octobre 2015
240 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-7291-2188-4
Coll. "Noire"

Au vin mauvais

Curieuse affaire dans un bourg de Provence : Albert, un ouvrier paumé, s'accuse d'avoir tué d'un coup de fusil son voisin Moustafa. À la seule différence que le cadavre brille par son absence. Jean-Yves Grenier, le policier au bout du rouleau de service, réfugié d'Alsace après une rupture, et Marjolaine Pamier, la fliquette tout aussi solitaire, forment un duo improbable pour découvrir la vérité. Puis Albert est trouvé mort dans une cuve à vin...
Il est toujours agréable de découvrir un bon premier roman, surtout chez un de ces petits éditeurs qui s'évertuent à survivre à l'ombre des têtes de gondole. Il est aussi amusant de noter à quel point Gabriel Lecouvreur, octopode de son état, a marqué de ses tentacules le paysage du polar. Pour peu que l'on tombe sur un polar d'enquête relativement classique, distrayant, mêlant nonchalance, magouilles et thèmes sérieux, épicurien et avec une trame sociale ou politique sous-jacente, la réflexion vient d'office : "On dirait un 'Poulpe' !" (Ce qui pourrait être à double tranchant vue la grande diversité de tons dans les aventures dudit Poulpe, mais je m'égare, au gorille.) Donc ce roman pourrait être le fruit de la rencontre entre un auteur estampillé Baleine et le Philippe Bouin de sa délicieuse série polardo-œnologique. On en apprend davantage sur les turpitudes des viticulteurs (si vous voulez découvrir ce qui signifie "acheter du papier", il faudra lire le roman !), mais avec en contrepoint un beau personnage de passionné à la vocation intacte. Patrick Valandrin évite même de tomber dans le cliché — le flic alcoolo ressassant un drame — tant ses personnages sonnent juste. Quant au style, simple et précis, sans fioritures ni aridité, il est en parfaite adéquation avec le propos. On pourra toujours regretter quelques considérations politiques faisant un peu Café du commerce (surtout maintenant que, malgré l'agit-prop des médias, la "vague bleue marine" promise a une fois de plus fini en refoulement de chiottes, mais c'est une autre histoire), mais l'auteur a réussi son entrée dans le monde du polar. Si Baleine cherche de nouveaux auteurs pour notre octopode préféré...

Citation

Il s'interrogeait : serait-il devenu vigneron s'il avait su que le quotidien se déroulerait si loin de ses terres, de ses vignes, de ses plantes qu'il sentait avec chaque millimètre de sa peau ?

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 17 février 2016
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