Janis est folle

Elle ne recherchait aucune vengeance personnelle, rien que la justice, une manière plus limpide et plus correcte d'être au monde. Elle voulait dégager la voie pour les autres femmes qui en arriveraient pas, ou pour quiconque, au-delà du sexe sous lequel ils ou elles étaient né(e)s, risquait d'être pris pour cible par le groupe des plus forts.
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Roman - Noir

Janis est folle

Psychologique - Road Movie - Drogue MAJ lundi 27 juin 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

À partir de 13 ans

Prix: 14 €

Olivier Ka
Rodez : Le Rouergue, septembre 2015
264 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8126-0930-5
Coll. "DoAdo Noir"

La folie demande du travail

Janis, c'est sa mère. Effacée, discrète et effarée, traînant partout sur les routes avec elle son fils, Titouan, un ado déscolarisé. Janis est capable de rester des jours entiers sans bouger, posée dans la nature. Une vie entre parenthèses. Un jour, elle a mis le feu à leur appartement. Depuis, ils sont sur les routes, pourchassés par le dernier amant de la mère, propriétaire de l'appartement en question. Elle en était tombée amoureuse, mais cela ne dure jamais longtemps avec elle. Lui, c'était un dealer forcément pas net dont l'appartement était une planque. Janis y a mis le feu. Janis est folle. C'est un simple constat que se fait Titouan sans repères, ni lieu où vivre, menant une vie chaotique avec de menus larcins. Janis et Titouan finissent tout de même par faire figures de résistants dans un monde en proie à un ordre mortifère, à ne cesser de bouger comme ils le font, insaisissables, réfractaires, pèlerins d'un univers où seules comptent les rencontres. Elles se révèlent souvent étonnantes et belles de cette générosité dont les hommes sont capables dans l'adversité. Janis court sans cesse, peut-être pour échapper à son chaos intérieur. On sent une violence terrible en elle. Charriant son fils dans cette déroute affolée. Jusqu'à plus soif. Jusqu'au jour où il finit par rencontrer une ado à son goût. Mais que faire d'une telle rencontre aux côtés d'une mère éparpillée ? Fleur. C'est le nom de la fille qu'il embrasse. Des parents sympas, que Janis insulte. La fois de trop. Fuir. Titouan songe à fuir sa propre mère maintenant. Peut-être dans la drogue. Comme dans un rêve étroit. Alors Janis décide de le ramener chez elle. Enfin, chez ses parents à elle, que Titouan croyait morts. Retrouvailles blêmes. Il a donc un oncle et une tante, et une grand-mère. Une autre course s'engage : découvrir ce secret de famille qui a conduit sa mère à pareille folie. Le secret ? Il le découvre. Lourd et tragique. Si lourd qu'il vaut mieux sombrer peut-être dans l'hébétude narcotique. Les retrouvailles sombrent dans la violence, dans la folie. Lui et sa mère se rasent la tête, plus barrés que jamais. Fuir de nouveau. Mais cette ultime fuite tourne au cauchemar. Et puis, un petit matin, tout se résout. La fin est sublime, d'une écriture tout à la fois subtile, toute en retenue et malgré tout légère.

Citation

Je m'éteins. Tout s'endort en moi. La moindre de mes cellules.

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 06 juin 2016
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