Les Racines du sang

Il savait pourtant bien que c'était la règle du jeu. Un instant on profitait bien de la flexibilité qu'un régime corrompu pouvait offrir, et l'instant d'après on se retrouvait soi-même le couteau sous la gorge. C'était une chose de le savoir, et c'en était une autre d'en faire l'expérience.
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Roman - Thriller

Les Racines du sang

Vengeance - Corruption - Scientifique MAJ vendredi 24 juin 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Natacha Calestrémé
Paris : Albin Michel, mai 2016
326 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-32609-6

Sirop de rose

Pour être efficace, un thriller a besoin d'un tueur méchant, sauvage ou avec un petit plus dans sa manière de tuer. Dans Les Racines du sang, l'assassin attache ses victimes et laisse après leur mort des produits dans leur bouche - y compris parfois simplement du sucre ! Histoire de rendre le tout esthétique, il dépose une rose dans la plaie de leur cou. Mais entre un témoin et un animal qui font disparaître cette rose, la confusion peut s'installer. Insaisissable le tueur a su maquiller ses premiers meurtres afin que n'apparaissent pas immédiatement les liaisons possibles entre eux. Il faut également des policiers aux âmes bien trempées, capables de relier des événements disparates, et qui sont entêtés et obtus. Si, en plus, ils ont quelques fissures sentimentales ou des soucis familiaux qui compliquent un peu les choses ce n'est pas mal. Yoann Clivel, le policier de Natacha Calestrémé a eu un père assassiné et son demi-frère souffre de cette situation au point de s'enfoncer dans une dépression. Enfin, il faut des personnages de second plan bien dessinés permettant au lecteur de s'identifier ou de partager. Ce sera ici le jeune Sam, un autiste que les policiers tentent de mettre dans le bain social en utilisant ses compétences d'ordinateur humain. Face à lui, un policier obtus et mal à l'aise qui ne supporte pas le malade et fait perdre du temps à l'enquête. Justement, l'enquête s'ouvre sur des préoccupations sociétales ou morales avec un tueur qui n'est pas, comme on pourrait le croire au début, un tueur en série, mais quelqu'un qui cherche à se venger d'une situation intolérable liée à l'industrie pharmaceutique. Cela donne lieu d'ailleurs à un dépaysement bien intéressant (même si un peu court) de la police se rendant en Afrique pour interroger la fille d'une des victimes. Natacha Calestrémé reprend les personnages de ses deux romans précédents, et on a le droit à quelques petites allusions à leurs péripéties passées qui permettent de les comprendre même si on ne les a pas lus. Pour le reste, Les Racines du sang est un thriller rapide et nerveux, qui sait manier les codes du genre pour le plaisir du lecteur. Le roman joue avec le double sens du mot "sang", signalant à la fois la famille et ses traumatismes passant d'une génération à la suivante, et le liquide rouge qui coule dans nos veines. C'est habile, de facture éminemment classique et avec un style assez neutre. L'idéal pour en faire une excellente lecture de vacances sur la plage loin des affres familiales.

Citation

Quand son cœur cessa de battre, un mouvement réflexe de son coude provoqua le petit remous imperceptible dont il avait rêvé tant de fois alors qu'il se voyait englouti sous l'ombre apaisante des saules pleureurs qui bordaient le lac.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 24 juin 2016
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