L'Icône rouge

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Roman - Policier

L'Icône rouge

Historique - Ésotérique - Guerre MAJ lundi 24 octobre 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Sam Eastland
The Red Icon - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par David Fauquemberg
Paris : Anne Carrière, février 2016
322 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-84337-764-8
Coll. "Thriller"

Dans les convulsions de l'histoire russe

La Russie a une avantage énorme dans l'imaginaire collectif : c'est à la fois un pays occidentalisé qui partage son histoire avec l'Europe, et en même temps un pays qui emprunte aux doctrines de l'Orient et à des valeurs européennes plus anciennes. Ainsi, par exemple, qui se souvient encore aujourd'hui, qu'à la veille de la révolution de 1917, il existait encore en Russie des sectes chrétiennes où l'on se castrait pour atteindre la pureté et réaliser le plan de Dieu ? Les gens se souviennent en revanche de Raspoutine, ce moine considéré comme fou, qui défraya la chronique en ayant une influence énorme sur la vie politique de la fin du tsarisme. Par la suite la façon dont Staline géra la Deuxième Guerre mondiale fut à l'aune de cette différence : utilisant des moyens modernes et technologiques pour se battre, mais n'hésitant pas à se comporter comme un potentat oriental, envoyant ses soldats à une mort certaine, renouvelant le pacte religieux pour gagner. Ce sont tous ses éléments qui vont créer le fil conducteur de l'histoire racontée ici par Sam Eastland. En 1914, la Russie entre en guerre et Pekkala, le meilleur inspecteur du tsar, va être chargé d'enquêter sur un vol. En effet, une icône, véritable relique du pays, a été volée au domicile de Raspoutine, alors qu'elle aurait dû se trouver dans les palais impériaux. Si les Russes l'apprennent, cela risque de détruire leur moral. Pekkala mène l'enquête, est attaqué, mais finalement, le coupable se dénonce. Il s'agit d'un moine qui aurait détruit l'icône. La guerre se poursuit et nous allons suivre, de loin en loin, le destin d'une famille de Russes d'origine allemande, déchirée car elle doit retourner en Allemagne, et de l'un des fils qui s'est justement engagé dans la secte des Skoptsy. Mais alors que la Deuxième Guerre mondiale s'achève, deux soldats russes découvrent par hasard dans le cercueil d'un pasteur sis dans une crypte allemande, l'icône qui avait été soit-disant brûlée. Pekkala, devenu, après un passage par le goulag, l'un des limiers de Staline, repart sur l'enquête. À peine a-t-il interrogé le moine emprisonné que ce dernier est assassiné. Qu'est-ce que cela cache ?
Ce n'est pas un polar, ni un roman policier, mais plutôt un ouvrage comme on en trouvait dans la collection "Grands détectives" des éditions 10-18. Un mélange entre aspects historiques, évocations d'une société à travers des personnages bien dessinés, le tout vu à travers l'œil "d'émeraude" d'un policier, ce qui permet une coupe réglée de la société en question. L'aspect aventurier, à la Alexandre Dumas, qui n'hésite pas à détailler des personnages annexes (la famille allemande, l'impératrice et sa suite, les membres d'une secte, des petits fonctionnaires impériaux ou staliniens) l'emporte sur l'intrigue policière qui se révèle au fur et à mesure, sans forcément devenir un enjeu de suspense.

Citation

Tous les membres de la cour impériale de Russie étaient alignés le long de ses murs, certains sur des chaises même si la plupart étaient restés debout, vêtus de leur frac de cérémonie, étranglés par les cols blancs empesés.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 24 octobre 2016
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