La Dernière prise

Seuls les parasites ont survécu, au prix de profondes mutations. Les habitants de la Zone Est en font partie. Les rats n'ont plus rien à nous envier.
Marin Ledun - Zone est
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 13 décembre

Contenu

Nouvelle - Noir

La Dernière prise

Social - Urbain MAJ mercredi 04 janvier 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

George P. Pelecanos
The Martini shot - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Mireille Vignol
Paris : Calmann-Lévy, mars 2016
288 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7021-5885-2
Coll. "Robert Pépin présente"

Fenêtres ouvertes sur la vie

Dans la plus longue nouvelle (plus d'une centaine de pages) qui clôt le recueil, George P. Pelecanos se rappelle qu'il est l'un des scénaristes de séries télévisées les plus intéressants de ces dernières années. Il y a sans doute dans cette histoire toute son ironie et son regard acéré sur les choses. Nous sommes dans le Sud et le narrateur est un scénariste qui prépare les nouveaux épisodes d'une série policière. Entre les demandes des acteurs qui veulent un plus gros rôle, les agents qui négocient, et les besoins de décaler les paroles pour plaire à l'un ou à l'autre, il a beaucoup à faire. Lorsque l'un des membres de l'équipe est retrouvé mort et que cette mort pourrait être due au fait qu'il gérait les drogues pour l'ensemble de la production, les choses pourraient se compliquer. Mais le narrateur trouvera une solution élégante, feutrée et douce-amère. Les autres nouvelles sont autant d'instantanés, de petites scènes du quotidien des États-Unis, vus avec un regard noir mais qui sait concentrer toute l'humanité. Nous avons un couple qui décide d'adopter des enfants et ceux-ci s'avèrent très différents, mais leur permettent de grandir et de vieillir avec des valeurs à partager, un autre enfant tente même de fournir à son père une raison d'être fier de lui. Un adolescent essaie de survivre, droit et honnête dans un univers gangréné par la violence. On change de perspective avec un homme riche qui a décidé de vivre une deuxième vie au Brésil, entouré de gens pauvres qui le protègent, grâce à l'argent de son assurance-vie, mais cela peut-il durer ? On replonge aussitôt dans la noirceur des banlieues avec le soliloque d'un adolescent qui dispose d'une morale étrange. Pour un autre adolescent, d'origine grecque, c'est l'entrée dans la violence et le monde adulte qui font le sens général du récit.
Entre vie dans les quartiers avec ses règles non dites, ses faux pas qui deviennent vite des erreurs mortelles et la société plus policée mais tout aussi mortifère, George P. Pelecanos décrit des tranches de vie, des héros du quotidien qui essaient de concilier leur morale et la survie, qui ne veulent qu'une part du bonheur annoncé, quitte à transiger parfois avec les règles pour l'obtenir. Le tout est raconté, dans un style ironique, distancié, qui décrit avec délicatesse et empathie les personnages, englués dans des situations qui les dépassent mais où ils tentent de vivre en conservant leur part d'humanité.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "L'Indic", "Choix", "Musique pour cordes", "Quand on a faim", "La Chambre de Miss Mary", "Paddy Bidon", "Les Morts, leurs yeux nous implorent" & "La Dernière prise".

Citation

Mais avec mon ego surdimensionné, il me semblait qu'il coupait mes meilleurs passages au hasard. D'un autre côté, Bruce améliorait parfois ce que j'écrivais et, contrairement à d'autres directeurs de production qui signent les scripts qu'ils retravaillent, j'étais toujours le seul à être crédité.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 04 janvier 2017
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page