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Roman - Thriller

L'Opossum rose

Fantastique - Psychologique - Tueur en série MAJ mercredi 11 janvier 2017

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,9 €

Federico Axat
La Ultima salida - 2016
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon
Paris : Calmann-Lévy, octobre 2016
424 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7021-5901-9
Coll. "Robert Pépin présente"

Comme un opossum perdu dans les méandres de sa mémoire

Lorsque l'on se retrouve dans une situation infernale, d'où il est impossible de se sortir, on ne peut que songer à cette image du rat tournant en rond dans un labyrinthe et cherchant désespérément son issue. Comme Federico Axar a décidé de situer son intrigue aux États-Unis et de ne pas hésiter devant la démesure, autant prendre un animal un peu plus gros qu'un rat. Il a choisi l'opossum, gros rongeur qui va constamment menacer les différents protagonistes de son histoire, que ce soit dans la réalité, dans les fantasmes ou dans les rêves de ses personnages. Tout le talent stylistique de Federico Axat est de nous entraîner dans son histoire et de nous y faire mariner, comme de pauvres légumes dans le vin rouge qui accompagnera le tendre lapin. Chaque étape est racontée de manière sérieuse, de façon extrêmement réaliste alors que ce n'est qu'une suite, une spirale, de rebondissements qui font à chaque fois plonger le lecteur dans la même confusion que le héros de l'histoire.
Les premières lignes plantent le décor. Ted McKay veut se suicider en se tirant une balle dans le crâne, ais un certain Justin Lynch vient l'en empêcher et lui propose un marché. Il devra tuer Blaine, un assassin, puis Wendell, un autre candidat au suicide à la suite de quoi quelqu'un d'autre viendra le "suicider". Rien de bien original jusque-là d'autant que Ted McKay accepte le marché. Arrive alors la question de la culpabilité de Blaine, et surtout une terrible découverte : Wendell a comme épouse et comme enfants ceux que Ted croit être les siens !... Puis le récit va encoure basculer avec un psychothérapeute, l'information que Ted McKay est peut-être un tueur en série... Pourquoi voit-il régulièrement un opossum qui semble le menacer ? Le cauchemar s'exacerbe lorsqu'il voit le même animal dévorer sous ses yeux une jambe de femme qu'il vient de retirer sur le cadavre de sa femme (ou de la femme de Wendell...).
On pense, à cause de la thématique, à une version argentine de Shutter Island, de Dennis Lehane, un maître de la distorsion des réalités. Il ne s'agit pas là d'un fac-similé mais plutôt d'une manière de le traiter très captivante. Le lecteur sent bien qu'il est coincé comme le héros (et comme le rat dans le labyrinthe), et qu'il tourne en rond. On lui offre des pistes de sortie, mais il se doute bien, même en s'y engageant, que ce sont des voies de garage. Qui plus est, le final (double) est à la hauteur de l'intrigue psychologique. Contrairement à ce qui se passe parfois, le roman tient la distance sur la ligne étroite entre fantastique, polar, cauchemar éveillé et résolution logique, entre folie et cartésianisme. Un petit texte anxiogène, bien construit et qui devrait se trouver dans toutes bonnes bibliothèques, personnelles ou publiques.

Citation

Ted avait été extrêmement prévoyant dans la planification de son suicide. Il n'avait pas pris cette décision sur un coup de tête mais avait au contraire tenu compte de tous les impondérables.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 11 janvier 2017
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