Un futur plus que parfait

Bien que ne connaissant pas l'Afrique, il était intimement convaincu que la décolonisation s'apparentait à une aimable plaisanterie. Dans l'esprit du général de Gaulle, réussir la décolonisation signifiait : "Nous devons préserver les intérêts de la France. Partout dans les anciennes colonies de l'ex-AOF et AEF, à la fin de 1960, les dirigeants africains exerçaient le pouvoir sous le regard paternaliste et intéressé de la France.
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mardi 16 avril

Contenu

Roman - Policier

Un futur plus que parfait

Humoristique - Enlèvement - Secte MAJ mardi 16 mai 2017

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 7,9 €

François-Henri Soulié
Paris : Le Masque, mars 2017
456 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-4653-9
Coll. "Le Masque poche"

Un roman presque parfait !

C'est Berland, le rédacteur en chef du Courrier du Sud-Ouest qui envoie Skander Corsaro, son reporter de la rubrique Culture chez la Baronne, surnom donné à la conservatrice du musée de la Préhistoire. Une Vénus de l'époque magdalénienne a été trouvée dans une grotte à Combéjac. Alors qu'il photographie la statuette sous tous les angles, la conservatrice prend comme un malaise et articule "La Mort... Il y a la mort autour de vous..." Le lieu de la découverte est situé près du village de Mont-Rouquel, une bourgade sur laquelle Berland veut mettre le projecteur souhaitant redonner vie à un projet de revalorisation de son patrimoine. C'est en route pour le village qu'il rencontre une gamine, avec une frimousse d'écureuil, faisant du stop. Elle prétend avoir raté son bus de ramassage pour aller à Mont-Rouquel. Sur place, il fait connaissance avec les habitants, collecte témoignages et informations pour son article. Alors qu'il flâne, il aperçoit, au sommet du donjon en ruines qui domine le village, un flash qui se répète régulièrement. Il se rapproche de la source du signal et voit la môme écureuil qui s'étreint avec un jeune garçon. Apparemment, ils projettent une fugue, ponctuant leur conversation de "Merde à l'église." Mais c'est le surlendemain, qu'il apprend, au journal, la disparition de l'adolescente de douze ans. Le commissaire évoque L'Église des Sentinelles de Mystère, une sorte de secte qui s'est considérablement développée ces dernières années et dont la mère de la gamine fait partie. Il n'en faut pas plus à Skander pour se mettre sur la piste de la jeune disparue, mais...

François-Henri Soulié a pour héros un jeune homme, fils unique d'une institutrice française et d'un père inconnu qui lui a légué un type méditerranéen assez fort. Il a commencé sa carrière professionnelle comme stagiaire dans un journal local (voir Il n'y a pas de passé simple - Le Masque) avant d'être intronisé journaliste pour assurer la rubrique Culture de l'hebdomadaire. Il signe d'un pseudonyme, Corsaro étant la marque d'une moto dont il possède un exemplaire et dont il est très fier. Le romancier excelle dans l'art de concevoir des galeries de personnages originaux et singuliers. Il entoure son héros de proches tels Tonio, son meilleur copain, fils d'un industriel, homosexuel et qui porte sur les choses et les événements des jugements à l'emporte-pièce, d'un poisson jaune et du fantôme de Sandra, une jeune femme dont il est tombé amoureux en voyant sa photo chez son père. Pour chaque roman, il conçoit une série de portraits tout à fait réels, pris dans une population que l'on peut facilement côtoyer et qui mettent dans le déroulement de l'intrigue une large part de tension, de mystère et de suspense. Dans le présent roman entre la volcanique conservatrice, les deux adolescents, une épicière au ton gouailleur, une pharmacienne énigmatique, un individu surnommé Macbeth qui déclame du Baudelaire... il offre un choix très étendu d'individus atypiques mais si vrais.
Avec Un futur plus que parfait, François-Henri Soulié aborde les problèmes posés par ces intégrismes de toutes natures en s'appuyant sur une secte et ceux d'une évolution de l'humain qui n'est pas aussi idéale qu'elle paraît. Il ponctue l'enquête de son héros de nombre de remarques, de faits anodins, d'actes du quotidien de façon si naturelle, si humoristique qu'elles n'affadissent pas ni le rythme, ni l'intérêt. L'humour de l'auteur est omniprésent. Celui-ci n'hésite pas devant un bon mot, une situation décalée, une remarque plaisante qui donne un ton léger à toute l'histoire. Mais, il sait aussi, avec le même talent, entraîner son lecteur dans des passages sombres, noirs, ou émouvants pour signer, avec son second roman, une histoire sans temps morts, entretenant un suspense, une tension et donnant, cependant, largement à sourire, à rire. Un régal de lecture !

Citation

Très gros merdier, donc. Une fois seul j'ai commencé à réfléchir. C'est une activité qui m'est rarement profitable, mais je persiste. D'abord, qu'est-ce qui m'avait pris de mentir ?

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 27 avril 2017
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