Cremada

Ceux qui passent, la nuit, dans les rues éclairées de loin en loin par des lampadaires aux lueurs rouges le savent ou s'en doutent : le crime aime ces lumières sales et ces ombres. Elles sont propices aux guets, aux pièges et aux embuscades. Le meurtre prospère dans le clair-obscur.
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mardi 19 mars

Contenu

Nouvelle - Noir

Cremada

Social MAJ dimanche 17 septembre 2017

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13 €

Maïte Pinero
Perpignan : Mare nostrum, juin 2017
168 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-36391-038-7
Coll. "Noir"

L'humanité : du local à l'universel

Cremada est un recueil de huit nouvelles dont la plupart touchent de près ou de loin au côté noir de l'homme. Elles sont toutes liées à leur "terroir", au pays catalan. La plus emblématique est sans nul doute la dernière, "L'Éternité en prime", sorte de vision fantastique du genre avec de nombreux monuments, dont les Cloisters de New York, qui ont été bâtis en important des pierres déjà taillées pour d'autres monuments. Or ces pierres ont gardé l'esprit catalan en elles et ses idées vont se diffuser pour perturber l'"idéal américain". C'est rigolo, grossi jusqu'à la démesure et réjouissant. Les autres textes sont souvent plus sombres. Il en est ainsi de "Reine, la reine de toutes", cette histoire racontée du point de vue des couleuvres. Pour venger son fils massacré à coup de râteau, la reine des couleuvres va inaugurer une vengeance assez horrible. Lorsque l'on entre dans plus de quotidien, Maïte Pinero nous propose des femmes battues qui désirent se venger en empoisonnant leur mari, un adultère, une femme au visage déformé par une brûlure et qui aimerait trouver l'amour. Toute l'empathie pour ses personnages éclate dans un récit, raconté par une jeune fille qui assiste à l'agonie de sa grand-tante. Tandis que tous s'agitent pour préparer l'enterrement ou se partager le maigre héritage, la jeune fille entend les derniers râles de cette vieille femme qui pense à la façon dont, alors qu'elle était jeune, tous les membres de sa famille ont préféré ne pas entendre le fiancé maquisard frapper à la porte pour être sauvé, tandis que les forces fascistes rodaient autour de la maison où maintenant elle agonise.
Récits installés dans le pays catalan par Maïte Pinero, ces nouvelles jouent soit sur des thèmes éminemment locaux, soit sur des drames que l'on peut rencontrer partout, car la bêtise, la jalousie et la haine sont des désirs universels. Servi par une écriture classique, ce recueil présente les facettes d'une auteure douée, se glissant avec soin et force, dans l'écriture classique, sur des bases elles aussi assez classiques de l'âme humaine et de ses dérives.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "Toutes portes closes", "Cremada", "Le Dernier comte de", "Un goût de figue-fleur", "Reine, la reine de toutes", "Délivrance", "Un arbre dans la tête" & "L'Éternité en prime".

Citation

Quand sa femme posa le plat d'ouillade sur la table, l'homme alluma la télévision et emplit à ras bord le verre qu'il avait déjà vidé.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 17 septembre 2017
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