Et si les Beatles n'étaient jamais allés sur la Lune ?

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Roman - Thriller

Et si les Beatles n'étaient jamais allés sur la Lune ?

Humoristique - Énigme - Musique MAJ mercredi 01 novembre 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Erik Ornakin
Traduit du norvégien par Polin Mogis
Paris : Le Léopard démasqué, mars 2017
300 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-35049-036-6

Strauss et paillettes

Dans le prologue, les flashes info se succèdent : les fameux auteurs-compositeurs Lennon-McCartney ne sont que de vulgaires faussaires n'ayant jamais écrit une seule note de leurs chansons mythiques. Deux mois plus tôt, Léon Brodsky, le troisième de la fameuse lignée de chasseurs de nazis, arrive à Brasilia pour traquer le dernier criminel en vie, Wilhelm Hess, "L'Équarisseur de la Volga". Il est là car Paco Fuentès, un ex-cireur de chaussures reconvertit en guide de chasse, a trouvé au cœur du Mato Grosso des objets d'origine allemande datant de la fin des années 1930. Oscar Pumpkins, superintendant à Scotland Yard, a une scène de ménage avec Edna son épouse qui le cocufie copieusement. Son adjoint l'appelle pour un meurtre dont il ne sait rien. Deux pêcheurs ont sorti de la Tamise une chaise roulante assortie d'un squelette aux poignets menottés sur les accoudoirs. Léon se console car à défaut d'avoir mis la main sur le dernier criminel nazi, il a trouvé sa tombe, le carnet de route de Hess et la clé d'un coffre d'une banque suisse. Accompagné de sa fille musicienne comme témoin et pour filmer l'événement retransmis en direct sur les réseaux sociaux, Léon est à la banque Zippo de Genève. Du coffre, il sort un Klimt et un Courbet, deux tableaux perdus, et un recueil de partitions de Richard Strauss. Chef de L'Orchestre du Kibboutz orchestra of Jérusalem, sa fille est ravie de la découverte et commence à chantonner ces lieds inédits. Les connectés qui suivent en direct reconnaissent des mélodies... des Beatles ! Comment ces derniers ont-ils eu accès à des partitions censées être enfermées dans un coffre depuis 1945 ? Un surintendant dépassé et une musicienne altermondialiste se joignent à Léon Brodsky pour mener l'enquête.

Et si les Beatles n'étaient jamais allés sur la Lune ? est un roman plein d'humour et de rebondissements. L'auteur fait montre d'une ironie décalée, subtile, parfois loufoque. Il dresse des portraits truculents, s'autorise des dialogues aux réparties savoureuses, livre des réflexions drôles, jouant avec les mots, jouant sur les mots, les situations et sur toute la gamme des potentialités cocasses de son intrigue. Mais loin d'un humour collégien ou scabreux qu'on affecte, par exemple, au théâtre dit de boulevard, le romancier joue sur des registres recherchés, travaillés contredisant la facilité apparente à la lecture. Rien n'est plus difficile que d'amuser avec talent ! Et le romancier qui se cache sous ce pseudonyme s'y entend à merveille. Le choix de ce pseudonyme est aussi un clin d'œil malicieux à la mode actuelle du polar nordique, une mode qui semble associée à un facteur de succès de librairie.
Le titre s'appuie sur l'une des nombreuses théories folles de l'Histoire qui tournent en boucle et qui émergent régulièrement. Selon les assertions de certains, les Américains ne seraient jamais allés sur la Lune, les célèbres images du premier homme foulant le satellite auraient été tournées en studio, avec, selon les sources, des metteurs en scènes prestigieux. Erik Ornakin moque, dans son récit, l'usage des réseaux sociaux et du Grand N'importe Quoi qui y circule. Ce roman truculent offre, parallèlement, une réflexion sur la musique et la peinture.
Entre polar et roman d'aventures, on ne s'ennuie pas à suivre les nombreuses péripéties du récit. L'art de conteur du romancier pousse à enchaîner une lecture attractive. Avec ce livre humoristique on passe un très agréable moment.

Citation

Je vous signale, Rigby, que nous sommes en présence d'un crime...
- S'est peut-être suicidé, l'ancêtre !
- De mieux en mieux... Et comment aurait fait ce brave monsieur pour actionner ses roues avec les poignets enserrés sur les accoudoirs ?
- On l'a peut-être aidé à se suicider...
- D'accord, mais en Angleterre ce genre de projet s'appelle un assassinat.

Rédacteur: Serge Perraud dimanche 15 octobre 2017
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