Diplomatie en kimono

Tout ce qu'on peut faire, c'est trimer comme tous les autres. Comme le type qui fait le coiffeur pour chien et le type qui balaie le crottin de cheval. On déteste son boulot. On se déteste. Et on espère.
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jeudi 18 avril

Contenu

Roman - Policier

Diplomatie en kimono

Historique MAJ dimanche 20 décembre 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16 €

Frédéric Lenormand
Paris : Fayard, septembre 2009
252 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-213-65144-6
Les Nouvelles enquêtes du juge Ti, 14

Actualités

  • 01/02 Édition: Le retour du Juge Ti
    Sven Roussel, du site Lejugeti.com, nous avait parlé de ce fameux personnage de la Chine du VIIe siècle. Du point de vue éditorial, plus de mille ans après, le juge Ti Jen-Tsie a contribué à créer la collection "Grands détectives" des éditions 10-18. Robert Van Gulik, diplomate et sinologue hollandais, lui a donné vie sur le papier le temps de dix-sept aventures. La mort de l'écrivain n'a pas signé celle d'un héros repris avec plus ou moins de réussite. En France, Frédéric Lenormand s'y est mis avec un certain talent aux éditions Fayard. L'événement qui arrive est double. Tout d'abord, le juge Ti revient chez 10-18. Ensuite, sous une plume américaine mais à la consonance chinoise. Celle de Zhu Xiao Di, un professeur d'Harvard, qui "mêle récits de la Chine ancienne et detective story anglo-saxonne pour nous offrir de nouvelles et délectables aventures de ce héros millénaire" nous signale l'éditeur. Pour l'heure, un premier roman paraîtra le 1er avril 2010 : Les Nouvelles affaires du juge Ti.
    Liens : Frédéric Lenormand

  • 18/09 Édition: Parutions de la semaine - 18 septembre

Ce qu'il faut savoir sur la série

Le juge Ti est un personnage atypique de la dynastie chinoise des T'ang. Il a vécu dans la seconde moitié du VIIe siècle et s'est fait remarquer par sa sagacité et ses aptitudes à résoudre des enquêtes où il a dû également faire preuve de diplomatie pour ne pas froisser les grands de son monde.
Créé par Robert H. Van Gulik, le juge Ti est ici repris par Frédéric Lenormand.

L'espionnage industriel au VIIe siècle, en Chine  !

Le juge Ti Jen-tsie est, depuis l'an dernier, revenu à Chang-an, la capitale des Tang pour diriger la police civile métropolitaine avec le grade de mandarin de troisième rang. Il est un personnage considérable. Aussi s'étonne-t-il de la demande de ses trois épouses de recevoir, séance tenante, un commerçant. Celui-ci est mort de peur. Parce qu'il pensait ne pas pouvoir honorer ses commandes de tissus, qu'il n'avait pas le courage de se suicider, il a commandité un tueur pour l'exécuter. Or, sa situation s'est arrangée et il ne veut plus mourir ! Bien que très réticent, Ti promet de s'occuper de son affaire. Mais un messager lui apporte un rouleau portant le sceau ministériel. Il doit sans délai accueillir et encadrer une délégation du pays de Wo, préparer ses membres à être reçu par Sa Majesté.
Alors que l'affaire du commerçant prend une direction inattendue, la vie de Ti n'est pas de tout repos avec les membres de la délégation Wo. Cependant, sa perspicacité est de nouveau sollicitée. De l'argent est apparu dans un lieu public. Une dizaine de pièces d'or de bon poids ont été retrouvées dans des latrines près du sanctuaire de la Terre pure par les ouvriers chargés de les vider. L'affaire se complique lorsque Ti découvre qu'il s'agit d'or coréen, l'or d'une délégation qui séjourne dans la Capitale. L'avidité des Wo pour tout connaître de la vie chinoise lui cause bien des soucis et le met en danger vis-à-vis de sa hiérarchie, car ceux-ci ne sont pas du tout ce qu'ils veulent paraître.

Le juge Ti a été crée par Robert Van Gulik, en 1949. Il apparait alors dans Le Mystère du labyrinthe. Il a utilisé, pour structurer son enquêteur, une personnalité de la dynastie Tang, né en 630 de notre ère et mort en 700. Mais l'auteur n'a conservé de la réalité de celui qui l'a inspiré, que les lieux où il a été en poste, les dates de naissance et de mort. Les enquêtes qu'il relate en quatorze romans et dix récits sont inspirées, en partie, de ce que Van Gulik traduit dans d'anciens recueils d'histoires criminelles chinoises.
Frédéric Lenormand a repris ce personnage célèbre de la littérature policière de détection et en continue les aventures, respectant le cadre fixé par Van Gulik. Diplomatie en kimono est ainsi la quatorzième enquête qu'il écrit depuis 2004. Il fait montre d'une connaissance fine de cette période, de son organisation sociale et politique, ainsi que des usages qui régissent la vie quotidienne. L'auteur reprend, pour une partie de son roman, l'antagonisme, quasi millénaire, existant entre la Chine et le Japon, avec la Corée entre les deux. L'avance culturelle, économique et technologique de la Chine a fait rêver nombre de dirigeants d'un Japon en stagnation, isolés dans leurs îles. L'auteur explicite, avec beaucoup d'humour, les diverses coutumes sociales, la complexité de l'étiquette impériale et de l'organisation de la vie politique. D'un trait, d'une image il sait définir et faire ressentir une réalité. Ainsi, à propos des attitudes que doivent adopter tous les visiteurs reçus par l'Empereur : "la diplomatie chinoise n'était pas faite pour les genoux fragiles ni pour les dos raides". Le récit est mené avec un ton très alerte, léger et spirituel.
Diplomatie en kimono permet de renouer avec un personnage emblématique du roman policier, une époque avec plaisir.

Citation

Pourquoi ne pas leur donner aussi les clés de la Cité interdite, avec le plan d'accès aux appartements impériaux ?

Rédacteur: Serge Perraud mardi 10 novembre 2009
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