Au feu, les pompiers

Haletant, l'homme était assis à califourchon sur celui qu'il venait d'assommer à coups de pierre. Malgré ses blessures, ce dernier vivait toujours. Cela devait cesser. En lui-même, le fait que cette chose respire était une abomination, un affront à la loi de Dieu.
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Roman - Policier

Au feu, les pompiers

Psychologique - Social - Urbain MAJ dimanche 27 janvier 2019

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,9 €

M. J. Arlidge
Liar, Liar - 2015
Traduit de l'anglais par Séverine Quelet
Paris : Les Escales, mars 2018
442 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-36569-350-9
Coll. "Les Escales noires"

Tout feu tout flamme

Southampton brûle-t-il ? Pour la policière adepte de SM Helen Grace, la question ne se pose plus. Les incendies se multiplient en un temps record, au grand dam des pompiers débordés. Impossible de trouver un mobile ou un point commun entre les victimes du pyromane. Or l'affaire dépasse les simples incendies lorsque des innocents périssent dans les flammes : c'est désormais un meurtrier retors qu'il faut chercher. Est-ce lui qui hante les lieux avec un caméscope pour filmer le résultat de ses méfaits ? L'enquête rebondit lorsqu'une jeune fille dit avoir croisé le pyromane présumé et décrit le tatouage qu'il portait sur le bras. Le symbole de la brigade des pompiers de la ville ! L'enquête réussit à se limiter à un suspect, mais la meute médiatique et la vindicte des braves gens honnêtes l'a déjà condamné et menace de briser sa vie. C'est alors qu'en plus, Helen commence avoir des problèmes avec son maître SM, au pseudo évocateur de Max Paine...
Le polar d'enquête traditionnel anglais est quasiment une "cottage industry" locale au marché très encombré... Et M.J. Arlidge est loin d'être le pire. Une policière récurrente, une enquête avec ses suspects et ses témoins, la recette et bien rodée, même si curieusement, la pyromanie est rarement traitée dans le polar - les vieux de la vieille se rappellerons de L'Incendiaire de Robert Bloch, ce qui ne rajeunira personne. Loin de l'ambiance feutrée chère à Nicci French (par exemple), M.J. Arlidge se rapprocherait presque d'un James Patterson, avec ses chapitres courts (cent quarante-trois en tout !) et son action, mais sans la vacuité de l'auteur des "Alex Cross". Multiplier les points de vue permet d'avoir des éclairages différents sur l'affaire en évitant à la fois les longueurs et le matraquage des émules dudit Patterson, même si au final, le mobile reste traditionnel et un rien capillotracté en dépit d'une conclusion glaçante. Quant à son personnage, c'est bien son masochisme, traité de façon factuelle et surtout sans l'ombre d'un jugement moral, qui la distingue des nombreuses héroïnes du même style. Et M.J. Arlidge réussit parfaitement à ne pas tomber dans les nombreux clichés qui lui tendaient les bras. Au feu, les pompiers se révèle être un honnête roman qui procure son petit plaisir de lecture.

Citation

Le feu avait pris dans un pavillon indépendant d'un étage situé au milieu d'un lotissement délabré. Le jardin côté rue était en friche et la maison elle-même n'était pas mieux entretenue. Cette laideur négligée était maintenant camouflée, rongée par les flammes immenses qui s'échappaient des fenêtres aux vitres brisées. Le brasier dévorait la maison toute entière.

Rédacteur: Thomas Bauduret dimanche 27 janvier 2019
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