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Les Dossiers Chtulhu. Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic


Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Arnaud Demaegd
Paris : Bragelonne, février 2019
358 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 979-10-281-0283-8
Coll. "Steampunk"
Fondu de Holmes
J'ai en d'autres temps mais dans ce lieu chroniqué le premier tome des "vraies" aventures de Sherlock Holmes. En résumé, une légère frustration dans l'installation des canons des deux mondes : Holmes et Cthulhu, au profit des purs néophytes dont je ne fais pas partie. Cependant l'attente du deuxième des trois tomes était optimiste, avec raison. Le roman est délicieusement dense d'un point de vue scénaristique et les références aux deux canons sont légion. Après s'être débarrassé de créatures pour le moins inquiétantes en introduction, l'enquête principale commence par la visite d'un aliéné au visage fondu qui ne semble pas se trouver à sa place. Comme s'il était possédé ? Bien entendu les choses sont plus complexes. Cinq ans se sont passés depuis notre première aventure, et Watson a perdu un être cher dans un accident de byakhee, autrement dit une créature liée au Mythe de Cthulhu. Nos amis n'ont pas perdu de temps et ont continué à pourchasser sorciers et créatures avec opiniâtreté. Mycroft Holmes a monté au club Diogène, un think tank secret, un cercle où de brillants cerveaux étudient le mythe.
Quelques très belles références sont révélées : l'Unaussprechlichen Kulten (les cultes innommables) a un petit frère, l'Unaussprechlichen Tieren (les animaux innommables) de Von Junzt tous les deux, et le chien des Baskerville ne serait autre qu'un chien de Tindalos, autrement dit une autre créature liée au Mythe de Cthulhu. Rassurez-vous, je ne dévoile rien. L'humour n'est pas absent comme par exemple, Sherlock reprochant à Watson ses histoires qui l'obligent à faire le singe savant, et le docteur lui faisant remarquer que ce sont ses histoires qui les font vivre ! Tout comme Watson qui nous fait la bande-annonce du troisième volume dans la fin du roman.
Reprenant la technique narrative du Signe des Quatre ou de L'Étude en Rouge, nous pouvons nous régaler de l'ouvrage dans l'ouvrage : le journal d'un des protagonistes du scénario qui nous plonge dans l'horreur mais qui génèrera une série d'indices pour notre génie de la déduction.
Le scénario est virevoltant, sans aucune trahison des deux mondes, signe de l'érudition déjà vantée de James Lovegrove. Mieux le style de Watson est parfaitement rendu. Les hommages du type de "la couleur qui n'existait pas dans le spectre" sont autant de clins d'œil aux habitués des deux canons. Je ne résiste pas à la description de Watson de la diction d'une "créature" : "Un accent britannique au débit arachnéen", je vous laisse l'imaginer seul.
Autant dire que le pari est réussi pour James Lovegrove, et que l'on ne peut que se languir de la sortie du dernier tome. S'il est aussi bon que celui-ci, il pourrait s'accompagner sans problème d'une douzaines d'autres volets...
Citation
Vous voyez ? Votre célébrité littéraire vous ouvre des portes. Merci qui ?

