L'Assassin qui aimait Paul Bloas

Sa mort était possible. Probable. Mais pas certaine. On a dit qu'il avait été arrêté par la police militaire. Qu'il avait été abattu dans une de ces iles de la frontière uruguayenne, ou dans un coin désert des faubourgs de Buenos Aires ou de La Plata. D'autres ont affirmé qu'il avait été trahi par un de ses compagnons. On a aussi raconté qu'il avait été jeté vivant d'un avion.
Michel Moatti - Les Jardins d'hiver
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

lundi 11 novembre

Contenu

Roman - Policier

L'Assassin qui aimait Paul Bloas

Social - Assassinat - Artistique MAJ mardi 17 septembre 2019

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10 €

Pierre Pouchairet
Quimper : Le Palémon, juin 2019
346 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-37260-554-0
Coll. "Enquêtes en série : police"

Peinture au sang

Auréolée de son précédent succès, la commandant Léanne Vallauri est néanmoins sous la coupe d'une enquête interne potentiellement destructrice à l'instigation d'un procureur n'aimant guère ses initiatives. Et son duo d'amies musiciennes ne suffira pas à la tirer d'affaires... C'est alors qu'un cadavre est découvert lardé de coups de couteau. Et ce n'est qu'un début : il semblerait qu'un assassin méthodique hante Brest et surtout les couloirs des nombreuses installations militaires désaffectées dont certaines remontent à la Seconde Guerre mondiale. Avec l'aide d'un SDF lunaire, la policière va découvrir que des soirées très spéciales se déroulent – entre adultes consentants – dans ces mêmes espaces dégagés. Est-ce là que l'assassin choisirait ses victimes, ses mobiles semblant des plus crapuleux ? Et il y a aussi le vol de toiles de Paul Bloas, un peintre local pourtant pas spécialement coté. Mais dans ce milieu interlope où se croisent des maffieux venus de l'Est et des faftons minables et homophobes prêts à toutes les combines, la commandant et son équipe vont devoir démêler les criminels des simples passants. Qui aurait cru que ça swinguerait autant en rade de Brest ?
De Pierre Pouchairet, on avait beaucoup apprécié La Cage de l'albatros, son précédent roman, un thriller à l'état pur présentant un criminel diabolique de grande tenue : un roman largement digne de ce qui est publié chez des "grands" éditeurs sans tomber dans le thriller industriel (et on ne parlera pas de ses réussites précédentes, dont le saisissant Tuez-les tous... mais pas ici). Sous un titre qui évoque un vieux Masque, ce roman est dépourvu de figure aussi forte, mais démontre que Pierre Pouchairet est un tricoteur d'intrigues au grand talent, notamment lorsqu'il s'agit de mener plusieurs sous-intrigues parallèles. Les personnages ont beau être nombreux, l'auteur tient parfaitement les rênes et noue à la perfection tous les fils, le tout avec une langue certes sans recherche stylistique, mais d'une efficacité redoutable. Le genre de polar remontant aux origines de cette littérature "pour insomniaques et ferroviaires", selon la fameuse formule de Michel Lebrun, ici garantie de tenir en haleine du début à la fin sans jamais insulter l'intelligence du lecteur.

Citation

D'expérience, la chef sait qu'on a beau avoir tout prévu, même s'il y a des effectifs suffisants, même s'il y a des caméras pour visualiser les endroits où il n'est pas possible de placer une surveillance humaine. Même s'il y a des véhicules en nombre, on est toujours rattrapé par l'imprévu. Il faudra improviser.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 17 septembre 2019
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page