L'Homme qui voulait devenir psychopathe

Elle regardait les deux flics d'un air un peu dédaigneux et s'assit. Elle avait été la femme d'un maire et venait d'une famille protestante de notaires de la ville, une famille 'patricienne', se plaisait-elle à dire. Un pedigree qui pouvait expliquer sa morgue naturelle face à ces deux petits fonctionnaires.
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Roman - Policier

L'Homme qui voulait devenir psychopathe

Humoristique - Social - Tueur en série MAJ mardi 24 septembre 2019

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Laurent Malot
Paris : French Pulp, septembre 2019
192 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 979-10-251-0628-0
Coll. "Polar"

De la difficulté d'être un tueur en série

Victor Bourgeois mène une vie toute tracée et il pourrait y trouver une certaine joie de vivre. Même si son perroquet lui envoie des messages plus négatifs, il a un métier, une femme et des enfants, ainsi qu'une vie locale satisfaisante. Mais s'appeler Bourgeois n'est pas une raison suffisante pour se comporter à la manière de son patronyme. Aussi a-t-il décidé de faire sienne la devise d'Andy Warhol : avoir son quart d'heure de gloire. Mais comment faire pour devenir le centre de l'attention ? Quelle action d'éclat commettre ? Très rapidement Victor pense que c'est une action criminelle qui lui vaudra cette gloire. Mais comment devenir un homme dangereux ? Non seulement il lui faut commettre un crime mais en plus il faut être arrêté, ce qui est difficile tant la police est à la fois si routinière et si prévisible. Et même lorsque l'on se dénonce soi-même, les forces de l'ordre doutent. C'est désespérant...
Comme ce petit résumé le laisse songer (et le titre le laisse entrevoir), le roman de Laurent Malot est un petit bijou entre ironie et cynisme. Nous vivons en direct les actions du personnage central. Sa longue tentative pour se forger une âme de violence et de gloire est une longue descente de Charybde en Scylla d'où il est difficile de s'extraire. Chaque pas qu'il fait est désespéré et montre combien c'est compliqué de devenir un tueur en série, quand le cadavre qui devrait l'impliquer disparaît à cause d'une coulée d'eau et que la police ne veut croire son affaire. Et ce n'est que le début. Servi par une écriture fine, ponctué par les cris du perroquet qui, contrairement à celui de Gustave Flaubert, annonce la platitude de la vie de Victor, L'Homme qui voulait devenir psychopathe, jusqu'aux pages ultimes, où le personnage se verra connu mais pas de la façon dont il l'attendait, est un roman joyeusement amoral, absurde dans le sens de la littérature française de l'après-guerre. C'est une série de clins d'œil au polar qui est détourné avec humour et réussite.

Citation

Il en a les yeux qui pétillent. Ce serait inconvenant de sourire, mais personne ne l'empêchera de goûter chaque seconde de cette expérience unique. Qui peut se targuer d'être passé derrière un miroir sans tain !? En tant que criminel, en plus ! Le pied, Victor, c'est le pied !

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 24 septembre 2019
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