La Pyramide de boue

Par réflexe, le touriste et la jeune femme se retournèrent vers le corps dégradé qui gisait à une vingtaine de mètres d'eux. La victime, un individu d'apparence jeune, ne devait pas avoir séjourné plus d'un ou deux jours au milieu de cette nature hostile.
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Contenu

Roman - Policier

La Pyramide de boue

Disparition - Mafia - Corruption MAJ jeudi 26 septembre 2019

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Andrea Camilleri
La Piramide di fango - 2014
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve, mai 2019
228 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-11624-5
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

De la mafia et du quotidien

Nous retrouvons le commissaire Montalbano dans ses œuvres. Alors que la région semble se noyer sous une pluie battante, un cadavre est retrouvé dans le tuyau d'une canalisation. C'est celui d'un comptable d'une entreprise de travaux publics. Visiblement sa maison ne se trouve pas loin, et le commissaire en la visitant comprend que la situation est plus complexe qu'il ne le pensait. D'une part, la femme du comptable censée vivre dans la maison ne s'y trouve plus, mais une autre chambre semble avoir été occupée par un mystérieux oncle qui ne se montrait pas beaucoup. Le mystère semble être en relation avec une série d'entreprises qui se partageaient les marchés publics de la région. Un journaliste, ami de Montalbano, est ne train de préparer un article et ses témoins potentiels sont victimes de pressions et d'accidents étranges, quand on ne retrouve pas des kilos de drogue dans cachés dans une poussette de leur enfant... Montalbano comprend qu'il doit mener son enquête sur la pointe des pieds et éviter d'avancer de manière trop évidente, d'autant plus qu'il voit comment se met petit à petit en place une version alternative de la vérité qui devrait permettre aux coupables de s'en sortir sans le moindre souci.
C'est un vrai plaisir de parcourir les pages de La Pyramide de boue en compagnie du commissaire Montalbano (et le style particulier, oral de ces histoires) et ses divers complices que sont les membres de son équipe, Livia, etc. dans un épisode qui se déroule sous une pluie incessante qui semble noyer les bonnes volontés et les motivations des différents protagonistes. De nombreuses remarques évoquent la vieillesse, la lente déchéance physique du personnage qui s'inquiète d'entendre moins, de voir moins, de réfléchir moins vite. Derrière l'empreinte omniprésente et omnipotente de la mafia, on assiste à la vie particulière de ce Sud italien où tout doit se décrypter d'une tout autre façon, où les femmes mortes téléphonent, les immeubles ou les gros travaux publics se construisent sans user de ciment, où les journalistes donnent des informations avant même que les coupables ne se rendent. L'amateur du commissaire et de ses sicilianismes poétiques ne sera pas dépaysé par une enquête et des personnages qu'il retrouve dans un épisode particulièrement bien troussé et prenant.

Citation

J'ademande compression et perdonnement, dottori mais ça a glissé à cause de la gadoue se trouvant dessus la route. Ce fut pas ma fautivité mais celle de la situation mitréologique.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 26 septembre 2019
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