Car voici que le Jour vient

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Roman - Policier

Car voici que le Jour vient

Historique MAJ mercredi 23 décembre 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Fabienne Ferrère
Paris : Denoël, octobre 2009
416 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-20726119-4
Une enquête de Gilles Bayonne, 2

Ce qu'il faut savoir sur la série

Gilles Bayonne est chevau-léger dans l’armée royale d’Henri   IV. Sa bravoure le fait remarquer par le comte de   Cheverny, chancelier du Roi, qui lui confie des missions épineuses. Sa sagacité, son don d’empathie, sa capacité d’écoute et d’analyse lui permettent de conclure, non sans souffrances, des enquêtes complexes et délicates.

Un nouveau défi pour Gilles Bayonne

Mai 1595. Gilles Bayonne, le chevau-léger, est à Paris depuis de longs mois, encore traumatisé par sa précédente mission. Il voudrait rejoindre les troupes royales qui se battent en Artois, en Bourgogne ou en Franche-Comté, mais il est tenu en réserve de la royauté par le comte de Cheverny, Chancelier du Roi.
Le père Vuillard, curé de l'église Saint-Flosse, vit dans la terreur. À la nuit tombée, il transforme son presbytère en place forte. Malgré ces précautions, celui qui le poursuit lui donne une mort particulièrement atroce. Gilles fait la forte tête quand Cheverny le convoque. La réponse ne tarde pas ! Il reçoit une correction, appliquée par quatre hommes, qui le laissent le nez cassé dans la fange du ruisseau. Cheverny le charge d'enquêter sur le meurtre du père Vuillard et sur une série de vols audacieux commis chez des notables du quartier de la Grande Boucherie.
Avec Pique-Lune, le chevau-léger s'installe sur place, dans une auberge, pour s'imprégner de l'ambiance et se mettre en quête d'indices en interrogant la population. Il rencontre ainsi Ronan Mesnil, le bedeau malhonnête par charité, Toussaint Gerbaut, un individu au physique repoussant qui vit en paria sur l'île aux Vaches et tous les membres du conseil paroissial.
Un nouveau meurtre, perpétré de façon horrible, pousse Gilles à prendre des risques. Mais il doit se garder des commissaires du Châtelet, qui ne voient pas d'un bon œil un soldat enquêter sur leur territoire, des sbires du chancelier que Pique-lune aiguillonne dans l'ombre et de cet assassin retors et cruel.

Fabienne Ferrère faire revivre sous nos yeux, ou plutôt sous nos narines, un Paris au XVIe siècle réaliste. Elle rejoint, pour ce point, Le Parfum de Patrick Süskind. Certes, le choix du cadre de son intrigue, le quartier des Bouchers au cœur de la ville, s'y prête, avec le sang qui ruisselle dans les rues, la fange où il faut marcher, la promiscuité, la saleté qui règne en maîtresse. Elle décrit, sans fioritures, la misère noire, la peur des agressions, le danger constant, la satisfaction des besoins physiologiques et de sécurité, ces fondamentaux selon Maslow.
Avec Gilles Bayonne, Fabienne Ferrère a su construire un personnage tout en contrastes. Mais, sous des dehors guerriers, dans une époque où l'on tirait l'épée avant de dialoguer, il privilégie la réflexion à l'action. Ce soldat cache une grande sensibilité, une capacité d'empathie et la faculté à se remettre en cause. Pique-Lune, cet orphelin de douze ans, sorte de Gavroche formé à la truanderie, apporte la touche humoristique et cocasse à ce sombre récit. L'auteur les entoure d'une galerie d'acteurs secondaires tous plus réussis les uns que les autres. Elle démontre sa forte connaissance de la psychologie de l'être humain, de sa variété et de sa complexité avec, par exemple, les membres qui composent le conseil paroissial, où elle réunit un échantillonnage des plus représentatifs. Parallèlement, elle développe la traque mouvementée d'un assassin inventif. Elle crée, ainsi, autour de son héros, un univers riche, servi par une écriture de qualité qui donne une profondeur à ce roman, un roman qui continue de vous interpeller une fois refermé.
Fabienne Ferrère, avec ce second roman, confirme son talent de romancière, son art du récit et sa connaissance remarquable d'une époque.

Citation

- Comment le reconnaître ?
- Au frisson qui vous mordra l'échine, v'la comment vous l'trouverez. L'a une tronche qu'est pas Dieu possible, une tête à faire pleurer la marmaille et baisser les yeux des femmes en espérance d'enfant.

Rédacteur: Serge Perraud mercredi 23 décembre 2009
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