La Conspiration hongroise

Un coup de feu a claqué, dans l'ombre de la nuit, et ce n'est pas un avertissement. Un corps est tombé, le coup sec de l'arme, l'écho bref, menace fulgurante, puis ce choc lourd.
Claire Raphaël - S'ils n'étaient pas si fous
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 19 mars

Contenu

Roman - Policier

La Conspiration hongroise

Historique - Complot - Artistique MAJ jeudi 18 mars 2021

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Philippe Grandcoing
Riom : De Borée, mars 2021
276 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8129-2713-3
Coll. "Vents d'histoire"

Que le complot Vienne...

L'histoire se déroule au début du XXe siècle. L'inspecteur Lerouet est toujours sous les ordres spéciaux de Clemenceau. Ce dernier vient de lui confier une mission étrange, à savoir aller voir à la morgue un cadavre trouvé dans la rue. L'inspecteur, qui est un fin limier, fouille les affaires du mort et découvre dans son chapeau un papier codé assez mystérieux. Peu à peu, son enquête le mène du côté des nationalistes hongrois, groupe d'exilés qui refuse l'empire austro-hongrois et rêve d'une indépendance. Mais il est particulièrement compliqué d'enquêter dans ce milieu quand on est un pur produit de la France profonde... Aussi Lerouet a-t-il une idée : utiliser les services de la compagne de son ami Salvignac. Celle-ci a des origines hongroises et, en tant qu'artiste, elle pourrait infiltrer sans risque le mouvement qui cherche justement des peintres et des musiciens capables de faire de la réclame pour la Grande Hongrie. La belle Léopoldine se prête donc au jeu, peut-être même un peu trop, ce qui finit par inquiéter les deux hommes car derrière ce premier meurtre en arrivent d'autres, et des nationalistes français, bonapartistes, se mêlent de également de cette affaire. Mais pourquoi ? Quand les enquêteurs découvrent que le mort était sans doute envoyé par un aristocrate hongrois, resté fidèle à l'empereur, il ne reste plus qu'une seule solution : aller à Vienne remonter la source de l'Histoire. Mais des ennemis sont tapis dans l'ombre, prêts à tout.
La Conspiration hongroise est le quatrième volet de la série "Une enquête d'Hippolyte Salvignac". Une série qui au passage voit d'ailleurs ici résolus les secrets de la naissance de l'inspecteur. Elle met donc en scène un Salvignac coincé entre sa compagne qu'il adore et le charme discret d'un ancien amour qui n'existe que dans sa tête, et un officier de police qui se trouve mêlé aux convulsions de l'Histoire, en servant un Ministre de l'Intérieur qui entend rester au pouvoir. Dans cet opus, à côté de l'Histoire de France et de ses remous (avec des possibilités de coup d'État aussi bien de la part des royalistes que des bonapartistes dans une République peu assurée), Philippe Grandcoing ouvre sur la poudrière de l'Europe : l'empire austro-hongrois coincé entre ses nationalités et son rigorisme. Ce n'est pas un hasard si l'ombre de Sigmund Freud dont les théories devaient un peu provoquer des désordres à l'ombre des salons de thé plane sur les chapitres consacrés à Vienne. Servi par une érudition historique, qui est diffusée dans le texte sans être pédante ni lourde, le roman équilibre avec soin le destin individuel des personnages, le récit des forces historiques et la description d'un monde qui a disparu. Mené avec minutie, le récit prend le lecteur et ne le lâche d'une semelle pour lui raconter une histoire intéressante et feuilletonesque. Même si l'aspect policier n'est pas le plus important, il n'est quand même pas un faire-valoir, comme on l'a vu parfois, mais s'intègre très bien avec une intrigue plus ancrée sur la période décrite. La Conspiration hongroise est l'archétype même du bon volume d'une série qui confirme toutes les qualités découvertes dans les épisodes précédents.

Citation

L'employé du greffe fit son apparition comme par enchantement. Avec son teint cireux, son crâne dégarni et son éternel costume noir, il ne déparait pas dans ces lieux voués à la mort. L'inspecteur l'avait toujours connu à ce poste.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 18 mars 2021
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page