Et dire qu'il y a encore des gens qui croient que la Terre est ronde !

Aujourd'hui, mesdames et messieurs, on va briser un tabou ! On va malmener la loi ! Cette même loi qui protège les criminels et trahit les victimes ! Approchez, mesdames et messieurs, ce que j'ai à vous dire relève de la sécurité de vos sœurs, de vos filles, de vos amies et de vos mères !
Nathalie Hug & Jérôme Camut - W3, le Mal par le mal
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Roman - Policier

Et dire qu'il y a encore des gens qui croient que la Terre est ronde !

Social - Drogue - Urbain MAJ lundi 28 février 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Maurice Gouiran
Paris : Jigal, février 2022
256 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-37722-157-8
Coll. "Polar"

Un fake peut en cacher un autre

C'est le Marché des Santons à Marseille et la foule s'y presse. Aussi quand un sniper commence à faire un carton, abattant cinq personnes, tout le monde a peur. Les autorités aimeraient bien que l'on déclare, comme le prétend une revendication, que c'est Daech qui est derrière tout ça, mais la capitaine Emma Govgaline a des doutes. Il y a déjà des problèmes : il semble bien d'après les trajectoires des balles qu'il y aurait trois tireurs, mais est-ce vraiment possible ? D'autant plus que les points de départ des projectiles sont dans des endroits inaccessibles ou alors des gens y étaient et n'ont pas vu les tireurs ce qui semble compliqué à admettre. Ensuite, trois des victimes étaient des "historiens" venus à un colloque alternatif, ayant des "preuves" que l'Histoire a été manipulée, qu'Hitler est mort en Argentine et que des bases secrètes nazies fonctionnaient dans les sous-sols de l'antarctique grâce à l'aide d'extra-terrestres. Tout ça fait beaucoup, mais la mort de trois orateurs renforce l'idée qu'il s'agit d'un complot pour cacher la vérité !... Aidée par Clovis, un journaliste qui s'occupe de ses chèvres et fournit quelques articles de temps à autre pour arrondir ses fins de mois, l'équipe policière essaie de lier les morts à des commanditaires éventuels, à une guerre des gangs. Tous ces morts sont-ils des victimes recherchées ou bien cachent-ils une seule cible ? Et laquelle ? Et pourquoi pas ce vieil homme sans histoire, boiteux, veuf depuis peu, qui a été le dernier abattu ? En même temps, une autre enquête fait jaser la ville. Depuis quelques jours, la mer rejette des ballots de drogue, une drogue très pure. Est-ce cette drogue qui est à l'origine de la mort de quatre jeunes dans une soirée animée  ? Et pourquoi, malgré les indices, les protagonistes veulent-ils accuser une jeune fille morte d'être celle qui a apporté la drogue ? Quand les deux enquêtes se touchent peut-être, et que la capitaine Emma Govgaline se doute qu'il y a des policiers qui jouent un double jeu, les choses vont se décanter.

Nous retrouvons ici les personnages déjà croisés dans d'autres romans de Maurice Gouiran (Clovis et Emma). Et nous ne boudons pas notre plaisir. Entre la capitaine fonceuse et son journaliste amoureux qui sait où chercher pour débusquer les petites bêtes (c'est lui qui entre autre doit se coltiner les entretiens avec des "historiens" particuliers et réussira à comprendre comment le sniper a procédé pour ne pas être repérable), le roman oscille entre des moments de tension, des instants de réflexion et des scènes plus intimistes qui permettent de montrer l'humanité des personnages. Dans ce volet de leurs aventures, Maurice Gouiran se permet même dans les chapitres finaux deux retournements de situation drôles et inattendus, mais hautement crédibles. Doté d'un titre qui rappellera des souvenirs aux amateurs des vieux films de Michel Audiard (Comment réussir quand..., Le Vol des cormorans..., Elle cause plus...), le roman se déroule de manière forte et intelligente, dévidant son histoire en la rehaussant de retournements, en bifurquant sur des scènes annexes, mais qui servent de contreforts utiles pour décrire à la fois une humanité sensible, des petites gens et des grands salopards, bref ce qui constitue le sel de notre vie.

Citation

Il se recroquevilla sur lui-même lentement - on eût dit un ralenti - avant de dégringoler sur l'escogriffe inerte. Les passants interloqués lurent de l'incompréhension dans le regard vitreux que la troisième victime posa sur eux. Une étoile de sang fleurissait doucement sur son front.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 28 février 2022
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