Nos futurs solidaires

Bon sang, je me souviens d'une époque où je pensais connaître cette ville. Je regarde les gens maintenant, des gens que j'ai côtoyés presque toute ma vie, et je me demande ce qu'ils cachent. N'est-ce pas, Cork ? Tout le monde est là à dissimuler ses secrets, en se demandant ce que cachent les autres
William Kent Krueger - Aurora, Minnesota
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vendredi 29 mars

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Nouvelle - Noir

Nos futurs solidaires

Anticipation - Social - Écologique MAJ samedi 23 avril 2022

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17,9 €

Ariel Kyrou
Sylvie Lainé (nouvelle)
Michael Roch (nouvelle)
Li-Cam (nouvelle)
Vincent Borel (nouvelle)
Collectif (entretien)
Norbert Merjagnan (nouvelle)
Chloé Chevalier (nouvelle)
Léo Henry (nouvelle)
Ketty Steward (nouvelle)
Philippe Curval (nouvelle)
Catherine Dufour (nouvelle)
Anne-Sophie Devriese (nouvelle)
Régis A. Jaulin (nouvelle)
Sabrina Calvo (nouvelle)
Audrey Pleynet (nouvelle)
Lyon : ActuSF, mars 2022
500 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-37686-455-4
Coll. "Les Trois souhaits"

Un autre futur est (encore) possible

Longtemps porteuse d'avenir, la science-fiction a t-elle encore vocation à imaginer le futur de nos sociétés alors même que le rapport du GIEC dresse un triste constat de l'état du monde, que la guerre ensanglante à nouveau l'Europe et que, d'un peu partout, la montée des extrêmes surfe sur la peur de l'autre ? Peut-elle nous aider à penser une autre manière de vivre ensemble, mieux, sur une planète enfin en paix avec elle-même ? Oui, bien entendu, et l'enrôlement trop largement médiatisé d'une partie de l'imaginaire français dans les rangs de l'armée pour inventer les conflits de demain ne doit pas faire oublier cette vertu cardinale du genre : la S.-F. a toujours rêvé des futurs non seulement possibles, mais désirables, inspirant dans la foulée quantité de scientifiques, chercheurs, élus, simples citoyens, à faire en sorte qu'ils puissent advenir. C'est mus par cette vision que le laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay, instigateur du projet, Ariel Kyrou, coordonnateur de l'anthologie, et ses quatorze auteurs ont pris à bras le corps les problématiques les plus prégnantes du moment comme point de départ à une série de nouvelles imaginant des futurs plus solidaires, plus humains. Sous leur plume, on rencontre des communautés soudées par-delà les multivers, des IA bienveillantes, des rébellions innovantes et joyeuses, un virus décuplant l'empathie, un autre rapport au handicap, à la vieillesse, à la maladie et à la mort, physique autant que numérique, et bien d'autres fulgurances encore, sur Terre ou ailleurs. Pour autant, tout n'y est pas rose et idéaliste, et certains futurs présentés ici s'avèrent des plus sombres, mais chacun, en lui, porte en germe une possibilité de transformation. Naturellement, comme dans toute anthologie, et même si le niveau des textes est ici très bon et que chacun remplit largement les termes du projet, certaines nouvelles marqueront plus que d'autres, en fonction du vécu de chacun, de ce qui résonne par rapport à ses propres inquiétudes, et il serait fastidieux de citer tous les textes, mais notons tout de même "Bootz change de mode" de Catherine Dufour, où un influenceur mode est transformé par son contact avec la réalités des populations vivant près des puces de Saint-Ouen, "Les Vies de Man Pitak" de Michael Roch, en compagnie d'un groupe d'humanitaires s'occupant de l'après-vie numérique des déshérités d'une métropole caribéenne, la communauté naissante dans "Éligibles" de Sylvie Lainé, et surtout la longue conversation entre auteurs, chercheurs et acteurs du champ social qui, découpée en quatre parties, rythme l'anthologie. Riche en images qui restent longtemps en tête après la lecture, en germes de possibles, en envies de faire, Nos futurs solidaires fait partie de ces recueils qui devraient être obligatoires, servir de programmes à tous les politiciens actuels et en devenir, pour rendre ces "utopies" bien réelles. On s'y met ?

Citation

Dans le café où je travaillais, le manager ne nous gueulait jamais dessus, même si on traînassait. Parce que quand on demandait aux habitués : 'ça va ?', ils nous répondaient vraiment, ils nous racontaient leurs problèmes, leurs bonheurs, on papotait, on prenait le temps de faire attention et on racontait nos vies aussi...

Rédacteur: Jean-François Micard samedi 23 avril 2022
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