Madame Mohr a disparu

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Roman - Policier

Madame Mohr a disparu

Historique - Huis-clos - Whodunit MAJ lundi 24 octobre 2022

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Maryla Szymiczkowa
Tajemnica Domu Helclow - 2015
Traduit du polonais par Marie Furman-Bouvard
Paris : Agullo, août 2022
370 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-38246-015-3
Coll. "Agullo Noir"

Une Mohr plus en sursis

Zofia est une jeune femme dynamique qui vit à Cracovie en 1893. Sans enfants, elle a consacré son entregent et ses réseaux pour obtenir l'un des meilleurs postes possibles à l'université pour son mari et au vu de ses compétences. Mais elle s'ennuie car commander sa domestique et attendre le retour de son mari, qui a l'air d'être un agréable éteignoir, ne suffit pas pour une vie. Alors elle se dit qu'elle aimerait bien intégrer la haute société de la ville, une société composée d'aristocrates, de femmes de notables plus élevés qu'elle. Pour ce faire, Zofia décide de participer à des actions de charité et d'entrer dans les différents comités directeurs de ces associations. Elle commence par se faire voir dans les lieux de charité. Notamment, elle va rendre visite aux pensionnaires d'une maison de retraite particulière. Gérée par des sœurs, la maison est conçue sur plusieurs étages qui reprennent les différences sociales : les résidents les plus fortunés sont tout en haut et paient le prix fort, permettant à quelques familles modestes de loger dans les étages inférieures, dans des conditions moins agréables mais plus conformes à leur statut. Mais alors qu'elle se rend dans cette maison, Zofia est témoin d'une grande agitation car madame Mohr, la veuve d'un juge sévère, a disparu. Elle ne se trouve plus dans sa chambre. On est en train de fouiller toute la maisonnée, mais sans succès. Enfin, sur les conseils de Zofia, le concierge retourne dans les greniers et découvre le corps de la vieille dame. Zofia fait part de ses soupçons mais on déclare qu'il s'agit d'une mort naturelle. Heureusement pour Zofia, quelques jours plus tard, une deuxième personne est retrouvée morte assassinée dans la maison de retraite. Le concierge est accusé et Zofia parvient à convaincre les autorités d'autopsier madame Mohr, qui se révèle avoir été empoisonnée. Zofia voit dans la résolution de cette énigme son billet pour la haute société...

Nous sommes typiquement dans une variation polonaise à la miss Marple. Ici, il s'agit d'une jeune femme plus dynamique mais à l'œil exercé et qui entend utiliser ses compétences pour s'élever dans la société. Les deux auteurs, qui se cachent sous le pseudonyme de Maryla Szymiczkowa, profitent du personnage pour décrire cette société polonaise de la fin du XIXe siècle, peuplée d'aristocrates parfois peu fortunés, de notables aux dents longues. Il y a du Balzac dans ce Cracovie et les auteurs font passer, à travers une dose d'ironie, les us et coutumes de cette faune. L'enquête permet de dévoiler les côtés de cette société - le poids de l'église catholique et ses accommodements avec la religion, les faux-semblants, les ragots, les petites coteries pour réussir ou pour en ruiner d'autres. Les historiens ou les amateurs de la vie en Pologne y trouveront évidemment leur compte, tout comme ceux qui apprécient la vie à St. Mary Mead, dans un petit cottage dans un trou sans nom du Sussex, en buvant de l'eau chaude agrémentée de feuilles de thé et de scones rassis et qui aiment savourer une enquête de Patricia Wentworth ou d'Agatha Christie.

Citation

À cette heure de la nuit le couloir est complètement désert, mais la lueur bleutée de la lune qui glisse à travers les branches des arbres dispose sur les portes et les murs d'étranges dessins qui, à chaque instant, se mêlent et forment des figures ; une nonne en habit ample portant une cornette, une vieille femme voutée, un concierge trapu. Mais ce n'est rien, ce n'est rien.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 24 octobre 2022
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