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Le Vol du boomerang
Grand format
Inédit
Tout public
Tempêtes humaines et météorologiques
Nous sommes en Australie. Une Australie soumise aux changements climatiques. De nombreux feux circulent et dévastent les régions. Beaucoup de gens sont sur les routes, avec leurs familles, essayant tant bien que mal de survivre dans un monde de plus en plus hostile. C'est notamment le cas de la famille Sweeger, ballottée par les événements et qui rêve de recommencer une nouvelle vie. Pour cela, les Sweeger vont acheter un bateau, un navire que le Frenchie, un chauffeur routier de Besançon venu faire fortune dans le pays, sera chargé de convoyer, entre deux émeutes, des pirates qui sillonnent les routes, profitant que la police est débordée par les incendies et les émeutes populaires, des émeutes renforcées aussi par des actions d'indigènes qui veulent retrouver un peu de leur pays, pour eux. Mais l'essentiel de l'histoire tourne autour de Jimmy. Malgré son nom, c'est un autochtone, le descendent de familles aborigènes. Il a réussi des études dans le monde des Blancs et est devenu ingénieur. Il a décidé de créer un super-véhicule, écologique, utilisant l'énergie solaire. Pour en faire la promotion, il lui faut participer à une course importante, qui allie les notions de vitesse et les préoccupations écologiques. Mais, il lui faut surtout payer une forte somme pour pouvoir s'inscrire, et il n'est qu'un aborigène, ce qui n'est pas forcément bien venu, habituellement, et peut-être encore plus dans ces périodes de tension.
Si le centre du roman tourne autour des essais, de l'inscription complexe et de la course, les chapitres consacrés aux autres personnages permettent de présenter la situation, les difficultés d'un monde qui commence à voir les désordres provoqués par le dérèglement climatique et les tensions qui se créent, notamment dans un pays comme l'Australie, où la question indigène reste compliquée (c'est intéressant car c'est aussi autour de ces tensions qu'avait travaillé de manière fine Peter Weir pour La Dernière vague, un film assez ancien, mais qu'il faut encore regarder, ou Jean-Marc Ligny avec son roman Yurlunggur, ou de manière plus "simpliste" la série des "Mad Max"). Quoi qu'il en soit, Laurent Whale sait construire une histoire et des personnages. Il installe ces derniers dans un décor maîtrisé pour proposer un roman enthousiasmant. Le final est plus hollywoodien et offre en quelque sorte un happy end là où dans une tradition française le personnage principal aurait échoué, mais l'auteur sait rendre compte de l'enthousiasme et le faire partager, sait créer et rendre vivante l'émotion. Le Vol du boomerang est un roman assez touffu mais qui se dévore avec un plaisir renouvelé à chaque page, qui confirme tout le bien que l'on pouvait penser d'un auteur convaincant.
Citation
Il respirait fort et avait du mal à ordonner ses pensées. Dans un instant, il foncerait en aveugle au travers d'une foule. S'ils ne passaient pas, ils seraient massacrés.
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