Le Fils du dragon

Mon ami était un croisement entre Maître Yoda et Woody Allen. Il était ceinture noire de tous les sports de combat qui existaient et même ceux qu'on inventerait dans le futur. Il était doué d'une patience exemplaire et d'un mutisme irritant. On devrait pouvoir encadrer ses silences ; ensuite, on les regarderait comme des tableaux apaisants.
Vincent Ortis - Patiente
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 28 mars

Contenu

Roman - Policier

Le Fils du dragon

Politique - Historique - Ésotérique MAJ lundi 06 mars 2023

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,6 €

Jean-Luc Aubarbier
Montesson : City, février 2023
316 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8246-2160-9
Coll. "Thriller"

Cathares, nazis et autres mithraistes

Karadec et Cavaignac forment un couple d'archéologues bien connu des lecteurs des romans de Jean-Luc Aubarbier. Dans Le Fils du dragon, ils sont appelés par un vieil ami, spécialiste des cathares. Ce dernier leur demande de retrouver la trace d'un groupe de cathares qui, pourchassés, auraient réussi à fuir en Espagne et dont les descendants existeraient peut-être encore. Parmi ces parfaits partis, il y aurait l'un des derniers seigneurs locaux, surnommé Dragonet (d'où le titre du roman). Avec l'aide d'un ami, spécialiste des parchemins et autres documents, ils vont se lancer sur la piste. Tandis que le vieil homme essaie de déchiffrer des documents anciens, les deux archéologues se séparent pour prendre deux routes différentes qui permettent d'aller en Espagne, et de vérifier qu'il n'y aurait pas dans les endroits où ils passent des traces que Dragonet aurait laissées pour baliser le chemin à de futurs fuyards. En parallèle, nous suivrons la lutte et la fuite d'une certaine Dragonette, vers 1250, autre descendante et elle aussi cathare, qui espère trouver un accueil agréable en Espagne. Mais nous suivons également une autre trajectoire, celle d'Otto Rahn, nazi, spécialiste des troubadours, et qui est venu en pays cathare dans les années 1930 pour y trouver le Graal et des traces prouvant la filiation entre catharisme et nazisme. Des aspects de sa vie restent complexes car s'il était nazi, il était aussi d'ascendance juive et homosexuel, ce qui compliquait bien ses rapports avec ses supérieurs.

Les deux intrigues du passé permettent d'expliciter celle du présent avec une "secte" liée à la fois à Mithra, aux mythes nazis, aux résurgences du genre en Espagne. Une secte qui oscille entre des adorateurs fanatiques et d'autres plus axés sur la finance, et désireux de créer des bases à long terme pour faire renaître un nazisme moderne. Le roman de Jean-Luc Aubarbier présente l'intérêt et la limite du genre. D'une part, il permet de remettre en perspective des éléments disparates que les vieux lecteurs connaissent et qui ont fait les beaux jours de la collection "L'Aventure mystérieuse" chez J'ai Lu, une sorte de pré-X-Files, avec les mythes cathares, le nazisme comme société secrète, ou la figure étrange d'Otto Rahn. On y joindra les basques découvreurs de l'Amérique et des templiers. D'autre part, afin de raconter ces éléments, l'auteur nous offre une histoire assez lâche, une course-poursuite des différents groupes pour percer les secrets, des secrets bien légers et familiers aux amateurs (les origines non chrétiennes du christianisme, le rôle particulier des cathares et les ambitions de pouvoir des seigneurs de France sans compter les enjeux occultes du nazisme). L'élément explicatif est beaucoup plus fourni que l'aspect narratif et on a plus l'impression de lire un essai "classique " sur les mouvements religieux et occultistes qu'un roman maitrisé et fictionnel. Pour ceux qui ne connaissent pas ces éléments, Le Fils du dragon est une bonne initiation, mais pour ceux qui aiment lire une histoire rythmée alors le risque est d'être déçus.

Citation

Otto Rahn avait revêtu son plus beau costume pour se rendre au siège de la SS dans le quartier berlinois de Mitte. Extérieurement, le bâtiment de la Niederkirchnerstrasse présentait une raideur toute prussienne. À l'intérieur, des centaines de fonctionnaires s'affairaient.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 27 février 2023
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page