Lazare

L'homme assis devant elle ne ressemble plus au personnage décrit dans le récit de l'affaire, ni aux photos. Il semble frappé du même mal que celui qu'Aurélie avait remarqué chez les parents de Julien : un mal au-delà de la mélancolie, et même d'une autre nature, car la mélancolie est encore un sentiment où la vie affleure, et même culmine, bien que tristement. Kopp semble plutôt être en cours de lente transformation en l'un de ces êtres glaiseux tournant sans fin au fond du Vernejoul.
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jeudi 18 avril

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Roman - Policier

Lazare

Tueur en série - Vengeance - Horreur-gore MAJ lundi 17 avril 2023

Note accordée au livre: 2 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 10,5 €

Lars Kepler
Lazarus - 2018
Traduit du suédois par Lena Grumbach
Arles : Babel, janvier 2023
616 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-330-17431-6
Coll. "Noir", 283

Les tueurs sont bien fatigués

On retrouve à Oslo le cadavre décomposé d'un homme qui s'avère être un profanateur de sépultures. Parmi ses trophées, le crâne de la femme de l'inspecteur Joona Linna. Puis une inspectrice allemande prend contact avec ce dernier suite à un meurtre commis dans un camping, la victime ayant également un lien avec l'enquêteur. Dans toute l'Europe, quelqu'un poursuit une croisade visant à éliminer les pires criminels ayant échappé à la justice. Et pourquoi la police traquerait-elle celui qui facilite son travail ? Mais Joona Linna est persuadé qu'il ne s'agit pas juste du travail d'un justicier particulier. Il y voit plutôt la marque du tueur en série Jurek Walter, censé avoir été abattu par la police — même si Linna ne croit pas en sa mort —, qui avait pour manie d'enterrer vivantes ses victimes tout en les gardant en vie pour avoir de quoi négocier avec les autorités. En plus, deux des victimes ont été cruellement flagellées comme l'a été jadis le frère du tueur. Comme personne ne veut le croire, Linna va se tourner vers Saga Bauer, celle qui a tiré sur le meurtrier. Et si celui-ci avait fait croire à sa mort par un long processus visant à l'identifier ? En ce cas, comme le prévoit Joona Linna, il doit vouloir se venger de la police suédoise. À commencer par s'en prendre au propre père de Saga Bauer...

On présume qu'est passée la doxa voulant que tout ce qui venait des pays nordiques était forcément génial. Ce septième épisode d'une série à succès laisse un peu rêveur, à commencer par le manque d'originalité du point de départ. D'abord, l'auteur (enfin, les, puisqu'il s'agit d'un couple) prennent pour principe que tout le monde a en tête les épisodes précédents et ce qui s'y est passé, si bien que le début est assez pénible à suivre. Ensuite, c'est le scénario qui pêche : ce n'est pas une arnaque comme les romans de Viveca Sten où il faut surtout qu'il ne se passe rien. Ici, il se passe des choses, mais le liant est assez lâche et on a souvent du mal à relier le point A au point B, et inutile de dire que toute notion de suspense passe à l'as. On a donc la classique traque au tueur en série évoquant le Jigsaw de la série des "Saw", qui semble quasi omniscient, capable de savoir tout sur les personnages, de se trouver un factotum dévoué et d'agir à sa guise tout en restant dans l'ombre — et qui n'a guère de personnalité en dehors de ses forfaits. Face à un tel ennemi, heureusement que l'inspecteur Joona Linna est une sorte de surhomme capable de déjouer les plans les plus tortueux, mais le tout est loin d'avoir la rigueur qu'exige le genre. Semblant en être conscient, les auteurs ont décidé d'en rajouter dans le sang et les tripes, brouillant une fois de plus les frontières entre le genre et l'horreur, mais ce défilé ininterrompu d'abominations finit par perdre tout impact à force de répétition, sans oublier de nombreux dialogues-Ikéa là uniquement pour atteindre le nombre syndical de pages. Même les aficionados ont tiqué...

Citation

Entre les troncs d'arbres, ils ont vu l'homme qu'ils poursuivaient. Le sol était noir de terre remuée tout autour d'une tombe peu profonde. Une femme décharnée et sale essayait sans relâche de sortir d'un cercueil. En pleurs, elle luttait pour en franchir le bord mais, dès qu'elle se redressait, l'homme la faisait retomber.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 17 avril 2023
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