Little Big Horn

Rien de tout ça ne pourra ressusciter Amelia et ça risque de te faire péter un câble. Imagine que tu apprennes quelque chose de terriblement flippant sur son compte et celui de ce fameux Woodhouse, mais qui n'a rien à voir avec la cause de sa mort ?
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vendredi 19 avril

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Bande dessinée - Western

Little Big Horn

Ethnologique - Guerre - Trahison MAJ mardi 23 mai 2023

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14,95 €

David Goy & Luca Blengino (scénario), Antoine Giner-Belmonte (dessin)
Avec la collaboration de Farid Ameur
Chris (coloriste)
Paris : Glénat/Fayard, avril 2023
56 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-344-04068-3
Coll. "La Véritable histoire du Far West"

Black Hills trahies et sanglantes

De la bataille de la Little Big Horn, on connait Little Big Man, le film d'Arthur Penn avec Dustin Hoffman et Faye Dunaway. Un film qui brasse large et qui est plus un témoignage sociétal magnifié par l'une des guerres indiennes vue à travers le regard d'un enfant. On connait parfois le roman éponyme de Thomas Berger. Et aussi quelques westerns qui revisitent l'Histoire apportant une image du Custer elle aussi magnifiée. Le grand mérite de cette bande dessinée de Luca Blengino, David Goy, Antoine Giner-Belmonte et Chris est assurément de contextualiser la bataille la plus connue hors guerre de Sécession. Celle qui a aussi laissé des traces jusqu'à aujourd'hui. L'apport de Farid Ameur, docteur en Histoire et spécialiste des États-Unis, qui joue ici les conseillers historiques, est indéniable. Avec un dessin très réaliste, qui n'est pas sans rappeler le Blueberry de Jean Giraud, avec des personnages crades dans l'environnement majestueux et lumineux des Black Hills, les auteurs appréhendent l'Histoire par son prologue : la découverte d'or à l'été 1874 dans un territoire cédé aux Indiens six ans seulement plus tôt en vertu du traité de Fort Laramie. À cette époque, le pays traverse une grave crise économique. De nombreux colons viennent en territoire sacré sioux y chercher de l'or, mais n'y trouvent que la mort. C'est alors que le gouvernement décide de négocier les territoires aux Indiens. Mais les Black Hills, appelés Paha Sapa par les Indiens, n'appartiennent à personne. Les Indiens sont les gardiens des lieux, et les jeunes sont déjà sur le sentier de la guerre. Une guerre connue comme la dernière grande guerre indienne, celle qui verra pour la première et la dernière fois l'union de sept tribus indiennes attendre calmement que le général Custer et le 7e régiment de cavalerie fonce tête baissée dans un piège, qui les anéantira. Mais une guerre qui, au final, ne donnera aucun vainqueur, les Indiens, à cause d'un présage funeste, des conditions climatiques à venir dantesques, des dissensions terribles, finissant par être vaincus et gagnant leurs réserves. Dans les faits, le scénario prend le temps d'amener la bataille avec ses raisons, ses décisions et l'impétuosité de Custer. Le héros de la guerre de Sécession est esquissé. On le compare à Napoléon. Et un de ses lieutenants à Grouchy. Mais la bataille en elle-même est quasiment occultée, même si montrée de façon éclatée avec des hommes aux réflexes humzins. N'en reste que la découverte du corps de Custer. Et puis après, avec le personnage réel de Black Help et de son premier scalp, mort en 1950, un rappel historique chronologique : la Little Big Horn, c'était hier. Une bataille qui laisse bien des traces encore. Et qui aide à comprendre les fêlures d'un pays-continent. Le tout s'agrémente d'un dossier final. On traverse cette bande dessinée avec horreur. On comprend la trahison initiale du gouvernement américain incapable de tenir ses promesses, et on regarde cette dernière bataille comme un hallali. Le sauvage disparaît, la civilisation s'installe. Rien que du paradoxal.

Illustration intérieure


Citation

S'il n'y avait pas ces deux balles, l'une en dessous du cœur et l'autre sur la tempe gauche, on pourrait presque croire qu'il fait la sieste.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 23 mai 2023
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