Vive la commune !

Le ciel gris annonçait un bel orage. Il ne fallait pas avoir trop d'imagination, sinon, on pouvait vite basculer de l'autre côté de la raison. Une ambiance sombre, un grand cimetière vide, un vent qui commençait à siffler dans tous les recoins du décor jusque-là silencieux.
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samedi 27 avril

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Nouvelle - Noir

Vive la commune !

Politique - Social - Révolution MAJ mercredi 19 juillet 2023

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit



Prix: 16 €

Collectif
Préface de Mathilde Larrère
Éric Maneval (nouvelle)
Vincent Sauvion (nouvelle)
Maurice Gouiran (nouvelle)
Laurent Mély-Dumortier (nouvelle)
Odile Bouhier (nouvelle)
Nadia Khiari (nouvelle)
Jean-Louis Nogaro (nouvelle)
Serge Uté-Royo (nouvelle)
Didier Daeninckx (nouvelle)
Rosa Moussaoui (nouvelle)
Anouk Langaney (nouvelle)
Roger Martin (nouvelle)
Éloi Valat (nouvelle)
Serge Pey (nouvelle)
Patrick K. Dewdney (nouvelle)
Pierre Domenges (nouvelle)
Antoine Blocier (nouvelle)
Michèle Audin (nouvelle)
Philippe Pivion (nouvelle)
Laurence Biberfeld (nouvelle)
Michèle Pedinielli (nouvelle)
Patrick Amand (nouvelle)
Michaël Dias (nouvelle)
Stéphane Tamaillon (nouvelle)
Max Obione (nouvelle)
Rachel Mazuy (nouvelle)
Philippe Paternolli (nouvelle)
Alice Jack (nouvelle)
Mako (illustrateur)
Jacques Tardi (illustrateur)
Saint-Étienne : Le Caïman, avril 2021
422 p. ; illustrations en noir & blanc ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-919066-89-6
Coll. "Noires nouvelles", 5

C'était le Temps des cerises

Rappelons tout d'abord le principe de cette collection de recueils de nouvelles que font paraître régulièrement les éditions du Caïman : redonner à travers des regards différents la vie à un événement ou à un mouvement historique. Après le débarquement en Normandie, la guerre d'Espagne, Mai-68 ou l'anarchie, c'est au tour de la Commune (commémoration oblige) de se retrouver au cœur de ce volume. Des textes divers, d'auteurs liés principalement au genre noir ou parfois moins connus du grand public côtoient avec force des dessins de satiriste de presse ou de formation plus classique, et des documents d'époque ou rappelant le sujet (par exemple des affiches du Parti Communiste britannique). Il est d'autant plus piquant que cet hommage à la Commune, qui date de 2021, est arrivé le jour même où le gouvernement et notre président entamaient des procédures pour renvoyer des dangereux terroristes de plus de soixante-dix ans dans les geôles italiennes. Chaque période a les Adolphe Thiers qu'elle peut. Sinon, n'entrons pas dans les détails des textes, ce qui serait fastidieux. Pour éviter toute déconvenue, même si les noms sont souvent ceux d'auteurs ayant œuvré dans le genre noir, il y a peu de nouvelles noires au sens strict du terme (mais au sens large de description sociale ou politique d'un moment ou d'actions particulières, comme par exemple, lorsque plusieurs textes reviennent sur l'idée que les forces de "gauche" peuvent s'entendre pour progresser et gagner, avec l'exemple des rapports entre Louise Michel et Clemenceau ou perdent forcément lorsqu'elles se battent les unes contre les autres), mais une suite de textes de qualité reprenant un événement de la Commune, avec un angle noir parfois, d'autres reprenant en la romançant plus ou moins la biographie d'un personnage emblématique de cette même Commune ou un inconnu qui y participa. On trouvera également des nouvelles qui évoquent d'autres communes que celles de Paris car, malgré toute la pression politique et militaire, le mouvement gagna quelques villes de province sans y avoir l'aspect aussi "éclatant" que celle de la Capitale. Aucun texte ne démérite dans cette évocation anthologique, et certains même se répondent à travers une anecdote ou un personnage. Un auteur ou l'autre sort, selon moi, son épingle du lot en proposant un angle particulier : la nouvelle de Didier Daeninckx où l'auteur écrit une lettre qui reflète les positions des anti-communards avec force et violence, le texte de Serge Utgé-Royo qui évoque en parallèle et avec bonheur les trajectoires de Louise Michel et Élisée Reclus, par exemple, pour ne citer que ces deux écrits. Les pauses que proposent entre chaque texte des illustrations sont bienvenues et nous permettent souvent de prolonger la réflexion. En tout cas, Vive la Commune ! est un recueil qui rappelle, loin des dissections d'historiens (aussi intéressantes soient-elles) que la Commune fut un moment captivant et fondateur de notre univers mental.

NdR - Le recueil comporte les nouvelles suivantes : "Pilotell", de Patrick Amand, "L'Enterrement de Marie Lecointre", de Michèle Audouin, "Les Femmes et les enfants d'abord", de Laurence Biberfeld, "La Semaine sanglante", de Laurence Biberfeld, "Ni pieux ni maîtres", d'Odile Bouhier, "Je vous écris au milieu des ruines fumantes", de Didier Daeninckx, "Ce qu'on perd", de Patrick K. Dewdney, "L'Heure de trop", de Michaël Dias, "Perpétuité", de Patrice Domenges, "Quand il est mort le poète (Gaston Crémieux)", de Maurice Gouiran, "À la source", d'Alice Jack, "Courbet vs. Vendôme", de Nadia Khiari, "Sans nouvelle de la Commune", d'Anouk Langaney, "Le Rire de Martin", d'Éric Maneval, "Les Espions de Versailles", de Roger Martin, "Vive le Roy !", de Rachel Mazuy, "Les Canons de Montmartre", de Laurent Mély-Dumortier, "Camélinat le rouge", de Rosa Moussaoui, "Quatorze étoiles pour quatorze morts", de Jean-Louis Nogaro, "Babylone", de Max Obione, "J'ai photographié la Commune, oui madame, oui, monsieur", de Philippe Paternolli, "La Dernière dent", de Michèle Pedinielli, "La Commune de Toulouse", de Serge Pey, "La Directrice d'école et le maire", de Philippe Pivion, "Victorine", de Stéphane Tamaillon & Vincent Sauvion, "La Lionne et le géographe", de Serge Uté-Royo, et "La Patrie en danger", d'Éloi Valat.
Outre les vingt-sept nouvelles, nombreuses illustrations de Bésot, Jean Biret, Bobika, Brouck, Cambon, David Eusebio, Elchicotriste, Faujour, Gab, Krokus, Lacombe, Lardon, Lasserpe, Mako, Micaël, Plop et Kankr, Samson, Tardi, Valère, ainsi que des images d'archives.

Citation

Si le pays ne pouvait plus nous défendre, autant le faire nous-mêmes. En nous débarrassant des bourgeois et des congrégations au passage, vu qu'on ne pouvait pas leur faire confiance. Dieu et l'argent n'avaient que faire des pauvres bougres...

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 19 juillet 2023
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