Doucement les basses

C'était de plus en plus souvent le même cirque et nous étions très fréquemment les mêmes à nous retrouver dans ce type de procès. Quelques Parisiens spécialisés dans les vices de procédure et puis des pénalistes pour qui, comme moi, les affaires de trafic de stupéfiants étaient devenues le lot quotidien. J'avais parfois l'impression que nous étions 'en tournée' aux quatre coins de la France à défendre les mêmes dealers, à soulever les mêmes vices de forme, à invoquer les mêmes arguments.
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Contenu

Roman - Policier

Doucement les basses

Politique - Assassinat - Rural MAJ samedi 18 février 2023

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 9,9 €

Jacques Ouvard
Chambéry : Fontaine de Siloé, février 2005
192 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-84206-266-3
Coll. "Renard rouge"

Une curiosité littéraire !

1963. La guerre d'Algérie n'est pas loin. Les barbouzes de la Ve hantent la République. La France se lézarde, dans ses campagnes fleurit le poujadisme. La Commanderie, une maison de repos dans la vallée de Beaufort. Cinquante habitants coupés du monde à mille mètres d'altitude. Un soir, une grenade explose. Meurt un certain monsieur Pierre. Le Père Boileau, ancien commissaire touché par la grâce et devenu prêtre, mène l'enquête. Dans un four, le lendemain, il trouve le cadavre du disparu. Étranglé. Une femme enceinte s'accuse du meurtre. Puis un chemineau, puis un gamin. La liste des aveux s'allonge. L'affaire se complique, d'autant que l'on découvre que le mort était le vice-président de la section SFIO de Savoie. Affaire politique ? "L'Organisation" serait-elle derrière le meurtre ? Tout le monde épie tout le monde. Des formes, des ombres rôdent à présent autour de la Commanderie. Monsieur le curé reçoit à confesse : chaque personnalité recèle une sourde culpabilité. Peu à peu se dessinent des présomptions : la maîtresse du défunt tente de se donner la mort, son secrétaire mène grand train. Les coupables sont nombreux, dirait-on. Quant au mobile, il n'est autre que l'emprunt de 1961, celui d'une France à court d'argent, écartelée entre l'ancien franc et le remembrement. Une société dans laquelle la confiance s'est rompue. Une société dans laquelle l'individualisme, délié, projette chacun hors du monde. Et quand on retrouve le coupable, il a fui justement ce monde qui ne peut demander aucun compte à un noyé. Une vraie curiosité que ce polar pétri de latin, de méditations stoïciennes et qui se conclut sur l'exégèse de Platon ! Un polar érudit sans être ennuyeux, entre nostalgie du terroir et utopie moderne. Un polar singulièrement original dans sa structure : car c'est au fond l'enquête qui est ici l'énigme. Et un problème éditorial réel, car il s'agit d'une réédition que rien ne signale, tout comme l'éditeur omet d'évoquer l'identité de l'auteur qui se cachait sous le pseudonyme de Jacques Ouvard : le Père Roger Guichardan, qui publia en 1959 un livre remarqué : L'Assassin est dans le couvent.

Citation

Après tout, je suis aussi pour la vérité. Celui qu'il faut épingler, c'est le vrai coupable.

Rédacteur: Joël Jégouzo vendredi 12 mars 2010
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