La Solitude des Bois noirs

Il devait être seize heures trente, moment sacré de sa sieste digestive, quand la mélodie insupportable l'avait perturbé. Il savait déjà avec qui il allait devoir converser. Et pour cause, il avait attribué à son appareil le son le plus désagréable possible pour identifier son supérieur hiérarchique, le commissaire Ignacio Vasquez-Higuerro.
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Contenu

Roman - Policier

La Solitude des Bois noirs

Fantastique - Disparition - Rural MAJ samedi 13 janvier 2024

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 12 €

Maria P. Mischitelli
Saint-Étienne : Le Caïman, mars 2023
150 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-493739-08-7
Coll. "Polars", 41

Se promener dans les Bois

Tout commence avec un appel anonyme. Ganymède, un enfant africain, a été adopté après la mort de ses parents qui essayaient avec lui de traverser clandestinement la Méditerranée. Il vit depuis tranquille dans le petit village des Bois noirs au milieu du Forez, même si ses parents adoptifs semblent se disputer plus souvent qu'à l'accoutumée. Le lieutenant Walid Louatah est envoyé pour en savoir plus. Mais il est difficile de converser dans un tel coin ou l'on semble se méfier des étrangers, lorsque ces étrangers sont déjà des habitants du village d'à-côté, alors un "vrai" étranger !... Le policier discute avec l'enfant qui est un garçon intelligent et qui serait doué de pouvoirs mystérieux. En tout cas, il apparait capable de discuter avec les forces de la nature, les arbres et il est malgré son jeune âge un grand spécialiste de la construction de cabanes. Le policier s'imprègne alors de l'atmosphère locale. Il y a eu bien des disparations, des enfants noyés sans que l'on comprenne l'enchaînement des causalités. Et puis il y a un handicapé derrière sa fenêtre qui semble observer tout et que sa femme protège. C'est en coupe tout un monde rural peu en prise avec les gens de la ville. Lorsque Ganymède disparait et semble s'être évanoui hors de la surface terrestre, que le policier découvre que l'appel anonyme qui avait motivé sa venue n'est pas dénué de fondements, les choses s'embrument encore plus. Et ce ne sont pas des morceaux de corps humains et des doigts coupés qui vont adoucir l'ambiance.

Maria P. Mischitelli nous propose un roman assez court mais extrêmement dense avec peu d'actions, mais une longue et lente description des interactions entre les villageois, le jeune Ganymède et ses parents adoptifs, et le policier qui sert, par son questionnement, de révélateur des failles et des non-dits. L'auteure qui écrit par ailleurs de la poésie, instille derrière son histoire l'équivalent de petits poèmes en prose qui créent une atmosphère étrange et mystérieuse, atmosphère qui laisse la place au lecteur pour construire l'histoire et créer les liens qui l'intéressent. Même s'il y a bien une intrigue policière, qui verra une résolution âpre dans les dernières pages, c'est plus l'ambiance créée par le style et le soin apporté aux rendu des personnages qui emportent ici la conviction.

Citation

Dans l'immense silence, l'homme et l'enfant - côte à côte - continuèrent à ériger leur retraite dans les arbres, sans mot dire. De main en main, ils se passaient les branches de mémoire du vieux Forez devenu bois de leur muette fraternité, essence de tous leurs espoirs ensevelis et peut-être, enfin, à la lumière restitués.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 13 janvier 2024
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