Les Parias

(Les gens qui aiment la poésie) voient plus de choses que les autres, ils ont l'air plus disponible et ils sont attentifs à tout, tout le temps ; ils ne le savent pas forcément, mais ils feraient d'excellents détectives.
Jérôme Leroy - Terminus Nord
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samedi 27 avril

Contenu

Roman - Policier

Les Parias

Vengeance - Corruption - Cold case MAJ vendredi 02 février 2024

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,5 €

Arnaldur Indridason
Kyrrpey - 2022
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Métailié, février 2024
304 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 979-10-226-1334-7
Coll. "Noir - Bibliothèque nordique"

Le noir sous la neige immaculée

Nous retrouvons ici Konrad, l'un des policiers qui constitue l'une des séries d'Arnaldur Indridason. Une série qui compte à ce jour cinq romans et qui a débuté en 2017 avec Ce que savait la nuit. Konrad est un policier complexe qui a eu une enfance difficile, s'est battu et s'est parfois laissé corrompre mais qui, sur le tard, a décidé de redevenir un policier intègre. Enfin, avec quand même ses propres lois. Dans Les Parias, il a affaire à ses propres collègues car pour obtenir des informations, il a fait passer un produit létal à un criminel. Mais le produit a juste provoqué des diarrhées et le gangster s'est vengé en envoyant des hommes molester la propre sœur de Konrad. Ce dernier a donc décidé de se venger, mais les actions de vengeance ont été repérées par une collègue qui s'interroge, malgré le manque de preuves et les silences des gangsters, sur le rôle de Konrad. Un Konrad, excité et ennuyé car son père a lui été tué il y a quelques années. Or il se trouve qu'une vieille femme, après la mort de son mari, apporte une arme à feu qu'elle a trouvé dans ses affaires. Konrad croit reconnaitre une arme qu'avait son père (peut-être récupérée dans un cambriolage) et dont les analyses prouvent qu'elle a servi pour tuer un homme. Tout cela fait remonter une vieille affaire de pédophilie et Konrad veut en savoir plus. Mais la recherche de la vérité, en même temps que les problèmes récents, risquent de lui exploser à la figure. Tout cela sans parler d'une enquête menée par un ancien collègue, corrompu lui aussi, et qui semble avoir été menée en dépit du bon sens mais afin d'offrir un coupable tout trouvé à la justice, ou d'un autre protagoniste qui semble voir les fantômes d'anciennes victimes de crimes oubliés.

Il y a deux aspects intéressants dans ce polar d'Arnaldur Indridason qui évoque avec Konrad un policier à la marge du système. Tout d'abord, un retour en arrière, avec des détails dans le présent, qui montre une société islandaise beaucoup plus rude et sauvage que son climat, où il ne fait pas bon être pauvre, homosexuel, voire enfant. D'autre part, derrière les enquêtes on observe la face sombre du pays, ses réseaux pédophiles, les policiers qui utilisent des truands pour régler leurs affaires personnelles, comme si l'auteur soulevait une pierre et regardait s'agiter les cloportes et autres insectes qui grouillent et s'enfuient de la lumière. Les allers-retours temporels entre le présent et un Konrad vieillissant, son enfance noire, son travail de policier avec des affaires louches et des collègues peu scrupuleux, se répondent, se télescopent, demandant une attention de lecture qui en fait encore plus ressortir les méandres et à-coups labyrinthiques pour construire une intrigue forte et prenante, qui s'éloigne du ronron classique.

Citation

Il approcha, pensant que c'était un tas de vêtements. Lorsqu'il arriva tout près, le faisceau de sa lampe tomba sur un crâne dont le sommet était brisé. Le squelette semblait reposer là depuis longtemps.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 18 janvier 2024
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