La Pendule endormie

Elle en rêvait depuis des jours. Sandringham, c'était Noël. Son père l'avait toujours fêté là-bas, tout comme son propre père et le père de ce dernier avant lui. Quand les enfants étaient petits, Windsor s'était révélé plus pratique pendant quelques années, mais c'était dans le Norfolk qu'elle-même avait passé ses premiers Noëls.
S. J. Bennett - Chasse royale à Sandringham
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

Éclipse totale
Harry Hole a été exclus de la police, ce qui ne l'empêche pas de couler des jours heureux, bouteille ...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

vendredi 19 avril

Contenu

Roman - Policier

La Pendule endormie

Énigme MAJ samedi 20 mars 2010

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 13 €

Hervé Picart
Bègles : Le Castor astral, mars 2010
240 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-85920-814-1
L'Arcamonde, 4

Ce qu'il faut savoir sur la série

Frans Bogaert est antiquaire à Bruges. Il est propriétaire de L’Arcamonde, une boutique située sur le Spiegelrei, le Quai du Miroir. Lauren l’assiste dans son commerce et dans ses enquêtes. Il a acquis une réputation d’expert en objets anciens et insolites qui l’a fait surnommer le Sherlock Holmes des bibelots.
Sa première enquête, Le Dé d’Atanas, est relative à une sorte de cube en os humain, ayant appartenu à un disciple de Pizarro. L’Orgue de Quinte, le second mystère se dévoile avec le légendaire orgue à liqueurs du héros d'un roman du XIXe siècle.
La série, prévue en douze volumes, est conçue comme un roman-feuilleton, chaque épisode, publié selon un rythme semestriel, étant reliés par des "fils rouges", des références, aux enquêtes précédentes.

L'Antiquaire se mesure au temps

Alors que Lauren se familiarise avec "l'œil d'Argus", une sphère entièrement recouverte de prunelles, dont une seule vous renvoie votre regard, Frans Bogaert reçoit la visite de son collègue de Rotterdam. Celui-ci, connaissant le goût de l'antiquaire pour les objets extravagants, lui apporte une pendule en bronze.
Outre le travail remarquable sur la décoration, les chiffres des heures sont remplacés par des fleurs. Mais, il n'y en à que… onze ! Cette bizarrerie attise, s'il en était besoin, la curiosité de Frans qui négocie, cependant, âprement l'achat.
Pour avoir quelques informations sur cette pendule qui, s'aperçoit-il, ne peut pas se remonter, il utilise le réseau Aranea. Mais, contrairement à l'habitude, ses confrères ne répondent pas. Lauren établit la liste des fabricants qui, en 1791, auraient pu fabriquer une telle horloge.
Ils reçoivent, par courrier, la photocopie d'un tableau de maître représentant un militaire avec la pendule en arrière plan. Une maxime latine, relative au temps, est ajoutée à la main. Les jours suivants, d'autres photocopies arrivent. Toutes présentent un personnage avec la pendule.
Des recherches sur Internet permettent de situer les individus. Lauren constate que tous ces possesseurs de l'horloge sont morts à quarante-sept ans. Or, Bogaert atteint cet âge dans quelques jours. De là à imaginer une malédiction…
Ils identifient le premier propriétaire, un vicomte ardennais. Le brocanteur démonte la "malédiction". Elle est l'œuvre d'un descendant du vicomte qui met en garde l'Antiquaire : "Mais je vous en conjure, ne tirez pas cette pendule de son sommeil et, surtout, n'essayez en aucun cas de renouveler l'Expérience." Mais, il en faut plus pour arrêter Frans Bogaert…

Pour la quatrième enquête de l'Antiquaire, Hervé Picart concentre son intrigue sur le temps, sur sa relativité, sur les conventions de mesure. Il dresse une rétrospective des horloges les plus insolites, des histoires et bizarreries qui impliquent des machines à mesurer le temps. Il nous fait, ainsi, découvrir l'horloge florale de Linné, celle de la Triple Nine Society, les horloges fatales de Düsseldorf…
On retrouve le goût de l'auteur pour les intrigues insolites générées par des objets inaccoutumés. Cette fois encore, il place son héros, et son assistante, face à une énigme qui se ramifie de multiples façons. Celle-ci débouche sur un huis-clos étouffant, sur des situations étranges issues de déphasages et de pertes de repères. Le travail sur la perception humaine, sur ses dérives est remarquable.
Les mystères autour de la personnalité de Lauren, de son passé, de la disparition de l'épouse de Bogaert s'épaississent. Les quelques confidences de son assistante, son attitude de plus en plus ambiguë, renforcent les interrogations.
L'humour est toujours très présent. L'auteur ne résiste pas au plaisir de faire un bon mot, de pointer de façon assassine quelques travers de notre société ou de nos contemporains, de dresser des portraits absolument désopilants par leur causticité et leur véracité.
Force est de constater que plus on progresse dans la série, plus la maîtrise de l'auteur s'affirme. Ses enquêtes sont de plus en plus riches, tant au point de vue de l'intrigue, (on peut même parler d'intrigues) que des objets et situations insolites. L'érudition dont fait part Hervé Picart est naturelle, elle n'a pas ce côté affectée des écrivains ne piochant que dans une documentation.
La Pendule endormie conforte une série à suivre avec délectation, par l'originalité de ses personnages et l'objet des enquêtes.

Citation

Mais chaque corporation se doit de posséder ses francs-tireurs et ses originaux. Sinon, de qui pourrait-on jaser entre confrères, je vous le demande ? Avec vous, au moins, nous ne sommes jamais en manque d'excentricités.

Rédacteur: Serge Perraud jeudi 18 mars 2010
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page