Un arrière-goût amer

Ce n'est pas tous les jours, en effet, qu'une cour d'assises fait comparaître un curé pour viol, attentats à la pudeur, faux et usages de faux. En ce temps-là, le curé Boudes passionne l'Aveyron tout entière, donnant du grain à moudre à la presse républicaine et anticléricale. 
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mardi 30 avril

Contenu

Roman - Policier

Un arrière-goût amer

Social - Huis-clos - Poison MAJ jeudi 04 avril 2024

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Raphaël Guillet
Favre, mars 2024
260 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8289-2145-3
Coll. "Thriller"

À la fin du temps imparti

Nous avons déjà eu l'occasion de croiser Alice Ginier lors de deux enquêtes précédentes. Cette troisième ne dérogera pas aux "règles" des romans déjà parus avec un certain goût de la lenteur, un sens aiguisé du détail et des descriptions fines entre les gens avec une musique qui sait être ironique par moments. Alice Ginier est inspectrice de police, sans doute de plus en plus inadaptée dans le monde contemporain. Elle a eu une déception amoureuse et même si elle a trouvé du réconfort avec une amie qui la soutient et une mère qui reste attentive, elle a de plus en plus de mal surtout avec ses collègues, dont des policiers un peu bruts de décoffrage (surtout son nouveau supérieur hiérarchique). Alors qu'elle se trouve plongée dans une enquête difficile, son patron lui propose de faire son éloge si elle découvre le coupable avec les preuves nécessaires avant le prochain lundi où ils feront le point avec toute l'équipe. Et il a déjà l'air de se réjouir de cet échec annoncé. En effet l'enquête est complexe : depuis quelques temps, dans une maison de retraite assez chic, les pensionnaires meurent un peu trop et il y a peut-être bien un membre du personnel qui utilise des produits pour aider à les faire passer de vie à trépas (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Les derniers morts semblent bien avoir été empoisonnés mais ont-ils été tués ou les a-t-on aidés à se suicider ? Il y a bien ce bruit de produits que certains feraient circuler, un directeur qui semble peu concerné et une adjointe, hollandaise, dont le passé n'est pas très clair...

L'inspectrice Alice Ginier travaille, discute, observe, rencontre, boit un verre avec des témoins potentiels, des suspects possibles, des gens qui ont peut-être vu un petit détail insignifiant, passe du temps (ici, des superbes scènes dont une drôle, poétique et métaphorique : comme certains pensionnaires qui souffrent d'Alzheimer fuguent, le personnel a dressé un faux arrêt de bus en bas de la propriété. Les fugueurs y attendent le bus qui ne passera jamais.). En menant son enquête (qui aboutira in fine), Alice Ginier comprend aussi des choses sur le sens de la vie, sur la mort, sur l'amitié. Prenant son temps, le roman de Raphaël Guillet n'est pas un polar au sens classique, mais une méditation sensible, une approche différente, plus littéraire, plus proche de la réalité psychologique des êtres que des coups de feu. Un arrière-goût amer est un texte rare, qui se mérite, se savoure, comme une incursion dans les marges du genre, qui plaira à tous ceux qui acceptent de faire un pas de côté, de se laisser emporter par le détail, par un geste simple ou l'odeur des fleurs dans un parc.

Citation

La galerie de portraits des résidents près de la réception avait changé depuis le début de l'enquête au mois de mai. De nouveaux visages étaient apparus alors que ceux de Jeanne Steiner, Jean Barras, Adolf Zbinden et Hubert Sapin avaient été retirés comme il est d'usage à chaque décès.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 04 avril 2024
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