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Contenu

Roman - Espionnage

Non officiel

Social - Assassinat - Complot MAJ lundi 09 septembre 2024

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 10,1 €

Dan Fesperman
Safe Houses - 2018
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Michèle Lenormand
Paris : 10-18, février 2024
524 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-08190-2
Coll. "Polar", 5908

Un espion peut en cacher un autre

Nous sommes à la fin des années 1970. Helen Abell Shoat s'est engagée dans la CIA et a été mutée à Berlin-Ouest. Sa mission est d'entretenir, avec un supplément de chaleur humaine, des maisons discrètes afin d'accueillir des espions ou leurs contacts pour des entretiens ou des planques de quelques jours. Elle maintient en même temps les enregistrements qui s'y déroulent. Helen prend son travail très à cœur. Mais un jour elle est surprise car un homme, un agent secret, vient dans la cachette alors que cela n'était pas prévu. Il a un dialogue étrange avec un autre agent, un dialogue qu'elle ne peut se résoudre à effacer de ses bandes. Elle en fait part à un agent plus âgé, qui est son amant, et ce dernier la convainc de retourner sur place afin de faire disparaître la bande (il semble effrayé). Elle s'y rend pour être une nouvelle fois surprise par le même agent qui a amené une de ses contacts et essaie de la violer. Elle intervient ce qui provoque des remous. En contactant des supérieurs, elle se rend compte que ce n'est pas la première fois que cela arrive et que d'autres femmes à l'intérieur de la CIA tentent de lutter contre ce phénomène. Mais l'ambiance de l'époque est autre et elle est poussée vers la sortie, avec une assurance que rien n'arrivera. Là-dessus, des années ont passé. Anna est une jeune femme qui doit retourner dans sa maison familiale. Son père et sa mère ont été battus à mort dans leur sommeil et tout accuse leur fils, un adulte autiste. Mais Anna a des doutes et engage un homme qu'elle vient de croiser et qui est détective pour l'aider. Elle se pose des questions, notamment parce que sa mère lui a laissé une assurance-vie plus que confortable, obtenue par l'intermédiaire de la CIA, ce dont elle n'avait jamais parlé. Le détective et elle ont d'autant plus de doutes qu'un employé occasionnel de leur famille semble avoir disparu alors qu'il faisait toujours des pieds et des mains pour venir chez eux, et qu'il s'était lié avec le fils. Aurait-on essayé de le piéger comme coupable potentiel ? Pourquoi tuer ce vieux couple sans histoire ? Quel rapport avec la CIA ? Et ce détective arrivé comme par hasard dans la vie d'Anna est-il aussi innocent que cela ?

Les deux histoires, celle du passé et celle du présent, vont se recouper à un moment donné et décrire un pan historique méconnu des États-Unis, un pan peut-être fictif ou reconstruit avec quelques éléments : celui d'un groupe d'agents secrets fondé à côté de la CIA et qui a essayé de contrebalancer le pouvoir de cette dernière en s'y insérant discrètement. Le récit de Dan Fesperman est rendu de manière vivante par la quête de la fille et par les remords de la mère, en jouant aussi sur le suspense et l'atmosphère pesante que fait peser le groupe des anciens virils qui se tiennent les coudes pour empêcher le mouvement d'émancipation de se développer. Autour d'un sombre secret qu'il faut préserver, y compris en liquidant des gens de son propre camp, Non officiel est un bon thriller d'espionnage.

Citation

À l'étage, dans la pièce équipée, Helen Abell nota le nom 'Lewis', penchée au-dessus de sa feuille. Elle avait retiré ses chaussures et, ses écouteurs sur les oreilles, s'efforçait de ne rien perdre de la conversation. Un cryptonyme, à l'évidence, mais qui ne lui était pas étranger. Ce n'était pas un homme de la base de Berlin – la BOB, comme l'appelaient les anciens.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 09 septembre 2024
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