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Meurtres à Aldermere House. 1, Les Trois Dahlia
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Fabrice Corbin
Paris : 10-18, septembre 2024
478 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-264-08415-6
Coll. "Polar", 5999
La mystérieuse affaire du style
Lettice Davenport a été une auteure à succès de romans policiers dans la lignée d'Agatha Christie avec pour personnage fétiche et récurrent une certaine Dahlia. Elle a vécu et est décédée dans sa maison anglaise d'Aldermere House. Depuis, son succès prospère et ses héritiers continuent à faire "vivre la romancière" en organisant des réunions dans sa maison. Nous sommes à la veille d'un nouveau marketing important car Posy Starling, une jeune actrice américaine, va interpréter le rôle de la détective dans un nouveau film, signé d'un réalisateur dans le vent. L'actrice vient donc dans le manoir, habillée à la mode des années 1930 (même si elle doit aussi composer avec un passé tumultueux : star enfantine, elle a ces dernières années fait parler d'elle à l'occasion de soirées scabreuses, ivre ou droguée. C'est pour elle l'occasion de se remettre en selle. Afin d'augmenter le buzz sont également invités les deux actrices précédentes : Rosalind King, qui a joué dans quelques films, et Caro Hooper, ancienne vedette d'une série télévisée qui a duré longtemps en adaptant la totalité des romans. Autour de ces trois femmes s'organise un jeu du genre murder party afin d'attirer le maximum de fans. Mais la fête va prendre une étrange tournure : c'est tout d'abord un objet fétiche de la romancière, une loupe ornée de diamants, qui disparait et que Posy Starling retrouvera cachée dans sa chambre. Puis c'est l'un des principaux organisateurs du week-end qui va mourir, empoisonné comme dans une intrigue existante de l'auteure. Tout se dérègle entre héritiers qui s'en veulent, les enfants putatifs et le rêve de gloriole des trois actrices qui vont se réunir pour comprendre la vérité, se disculper du meurtre et surtout sortir des griffes d'un maître chanteur qui semble connaître leurs sombres secrets. Surtout, les coups bas volent.
Inspiré du schéma classique des intrigues des débuts du crime à l'anglaise, des histoires d'Agatha Christie ou des énigmes du Cluedo, le roman de Katy Watson se veut surtout un hommage et un pastiche de ce genre. Rien ne manque pour les amateurs : filiations complexes, héritiers aux abois, secrets de famille, objets qui disparaissent et réapparaissent. L'auteure multiplie même les clins d'œil en ajoutant la scène finale où tout le monde se retrouve pour que soit dévoilée la vérité, coupables sachant se déguiser et fausses pistes en tout genre. Afin de contribuer à mélanger les pistes, les trois actrices racontent à tour de rôle l'histoire, ce qui cache certains éléments. Pour amateurs d'intrigues un peu datées, mais efficaces, et qui fleurent bon les origines du genre.
Citation
Diaboliquement astucieux, supposa Posy. Mais c'était ce qu'il fallait dire, et la jeune femme, cette enfant, tellement privée d'affection dans cette maison, but ses paroles.