Le Serment de Guernica

Il ne restait que les dominants : deux rats de laboratoire qui avaient dû être blancs, sans queue, avec chacun un bout de tête scalpée et qui se regardaient de loin.
Caryl Férey - Zulu
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

mardi 15 octobre

Contenu

Roman - Policier

Le Serment de Guernica

Historique - Social - Trahison MAJ lundi 30 septembre 2024

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,9 €

Monique Dollin du Fresnel
Bordeaux : Sud-Ouest, mai 2024
408 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8177-1157-7
Coll. "So noir"

Un tableau de la guerre civile espagnole

Nous sommes en 1991. Une vieille femme d'origine basque vient de mourir sans laisser d'héritiers. Son notaire demande à un cabinet de généalogie de l'aider à trouver d'éventuels héritiers car la femme en question a été remariée, puis veuve. Surtout, ses origines sont assez mystérieuses et tout porte à croire qu'elle a fui l'Espagne à la fin de la guerre civile. En fouillant, Camille Moriez, la généalogiste, retrouve des traces d'une vieille infamie espagnole : celle de la confiscation par les franquistes des enfants des "Républicains" pour les confier à des familles liées au nouveau régime en place. En parallèle, nous allons suivre la situation du côté basque avec la morte dans ses jeunes années. Sa rencontre avec le jeune Juan Mendieta, qui se destine au métier d'avocat, et dont le frère est entré dans l'aviation espagnole. Puis la montée du franquisme, avec l'aviateur qui se voit chargé de bombarder les Républicains et qui réussit à évité au dernier moment de participer celui de Guernica, la ville basque où l'ensemble des protagonistes ont vécu. Nous suivrons également les soubresauts de la guerre civile en Pays basque, les mouvements d'un "méchant" franquiste qui est tombé amoureux de la belle jeune femme et qui la surveille grâce à ses nouvelles accointances. Puis ce sera la fuite en France lors des derniers combats, suivie de l'invasion allemande avec des incursions dans la résistance française et basque (du côté espagnol). Petit à petit, l'histoire remonte ainsi à la surface, et elle est terrible.

Le roman est principalement historique avec quelques éléments policiers à la fois dans le suspense de l'histoire du passé et dans la recherche généalogique (avec notamment une voisine qui entend profiter de la mort de la vieille dame espagnole). Mais l'essentiel est plutôt dans le récit qui revient sur l'histoire de l'Espagne durant la guerre civile. S'appuyant sur une solide documentation, Monique Dollin du Fresnel se sert d'une intrigue classique qui se concentre sur les amours des personnages, des familles brisées et des trahisons pour construire des mouvements autour de ses personnages et les ancrer dans les choix cornéliens qu'ils doivent faire. L'ensemble est plaisant, bien construit, populaire, au bon sens du terme, développant une histoire pour éviter l'aridité du sujet historique et convainc in fine comme le prétendait Alexandre Dumas que l'on peut faire des romans avec l'histoire si on sait insuffler un sens de vie. Une bonne lecture.

Citation

Elle voulait l'emmener jusqu'à Madrid par le chemin des écoliers, en passant par Saragosse, Belchite, Teruel et les bords de l'Ebre. Elle avait besoin de visualiser ces mieux si particuliers, chargés de l'histoire dramatique de la guerre civile.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 30 septembre 2024
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page