Contenu
Un auteur de trop
Grand format
Inédit
Tout public
260 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8177-1168-3
Coll. "So noir"
Le vertige des auteurs
Après un premier roman paru chez un petit éditeur qui n'a guère motivé les foules, l'écrivain rochelais Nino Verneuil décroche un contrat chez le plus prestigieux Joseph de Malamort de JDM éditions avec Les Déclassés. Le succès est au rendez-vous, le jeune homme étant en lice pour le prix Renaudot et le Goncourt. Intervient alors Justine, une jeune stagiaire de vingt-quatre ans que de Malamort embauche spécialement pour s'occuper de Verneuil. Seulement le jeune homme, habituellement gai et enjoué, arbore une mine de chien battu et sabote même quelques interviews... Tout pourrait changer lorsque la nouvelle tombe : au moment où il reçoit le Goncourt, Nino Verneuil est introuvable. Serait-ce un coup de pub ? Alors que les jours passent sans qu'il fasse mine de réapparaître, Justine tente d'enquêter autour de ses proches. Qu'est-ce qui a pu entraîner chez lui un tel changement d'humeur alors que le succès frappe à sa porte ? Les parents de Verneuil, eux, font appel à de vieilles connaissance - le commissaire Jules Baron et son adjoint Baptiste -, qui retournent à La Rochelle pour mener l'enquête. Alors que le mystère s'épaissit et que les ventes du roman s'envolent, la question se pose : qui était vraiment Nino Verneuil ?
Une présentation qui pourrait faire croire au morne ronron du "polar régionaliste", mais il n'en est heureusement rien. L'auteure préfère invoquer l'ancienne figure toujours aussi fascinante des mystères littéraires, avec pour une fois une connaissance évidente des arcanes de l'édition (même si on peut douter qu'un roman issu d'un "petit" éditeur, hors sérail, puisse être nommé à des prix aussi prestigieux...). Ex-journaliste, Marie-Claude Aristégui en est à son quatrième roman et le métier est manifeste, même si on pourrait regretter qu'on n'en soit pas resté au formant 220 pages des anciens "Spécial-Police", bien qu'on ne puisse pas non plus parler de tirage à la ligne. On commence par regretter que la fin ressorte du placard ce qui commence être une tarte à la crème — surtout depuis certain best-seller, mais dire lequel serait déflorer — à ranger à côté de "l'auteur en manque d'inspiration..." si l'histoire ne rebondissait sur ce cliché pour offrir une autre révélation qui, toujours sans déflorer, aborde avec intelligence un problème des plus actuels qui n'a jusque-là guère été traité dans le genre. On dit bravo.
Citation
Âgé de 29 ans, Valentin Almochoravichili en paraissait 25, tout au plus, son visage était lisse et inexpressif, en accord parfait avec sa personnalité. En toutes circonstances, il demeurait impassible et prenait tout au premier degré. Jamais les déclarations des personnes qu'il interrogeait ne le choquaient. Quelqu'un aurait pu lui annoncer son intention de faire sauter le globe, il aurait hoché la tête et demandé sérieusement pourquoi, comme si un tel projet méritait une explication logique et argumentée.