Bad Monkeys

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vendredi 29 mars

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Roman - Noir

Bad Monkeys

Assassinat MAJ jeudi 27 mai 2010

Note accordée au livre: 2 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7 €

Matt Ruff
Bad Monkeys - 2007
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Laurence Viallet
Paris : 10-18, janvier 2010
302 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05109-7
Coll. "Domaine policier", 4305

Quelle frustration !

Ça commençait plutôt bien. Très bien, même. Le genre de roman qui vous prend tout de suite dans ses filets et dont vous vous dites que vous n'allez plus pouvoir le lâcher. Jane Charlotte est incarcérée pour meurtre. Sa ligne de défense, complètement invraisemblable, l'oblige à consulter un psychiatre pour démêler le vrai du faux. Car Jane Charlotte affirme avoir été recrutée par une organisation secrète, les "Bad Monkeys, dont le but est d'éradiquer de la planète les meurtriers qui échapperaient à la justice. La narration balance donc entre ces entretiens et une succession de flashbacks, depuis le premier contact de Jane avec les Bad Monkeys, vingt ans plus tôt. C'est bluffant de suspense, très visuel et poétique en même temps, teinté d'humour noir et de répliques cyniques qui font mouche.
Oui mais.
Mais passée la première partie, magistrale, la belle mécanique s'enraye et le soufflé qu'on voyait gonfler et dorer amoureusement se dégonfle dans un long pschitt désabusé. De deux choses l'une : ou Matt Ruff a commencé à écrire son roman sans connaître la fin lui-même (c'est mon avis), et du coup il tente de relier tous ses fils avec une subtilité de bûcheron, ou alors il avait vraiment tout planifié, et dans ce cas, la déception n'en est que plus grande : la narration, si tendue jusqu'ici, part dans tous les sens, il n'y a plus d'homogénéité, ça devient un immense foutoir où les scènes psychédéliques s'enchevêtrent avec des extraits de Matrix, des explications auxquelles on ne comprend rien et des considérations psychologiques qui vous foutent la migraine en deux paragraphes.
Quant au dénouement, d'aucuns crieront peut-être au génie. Mais ce n'est pas le cas ici, et il faudrait peut-être qu'un jour, les romanciers et scénaristes comprennent qu'un Usual Suspect, il y en a eu un, qui était magistral, et que s'évertuer à pomper la fin-avec-coups-de-théâtre-gigognes-que-quand-y-en-a-plus-y-en-a-encore, ça commence à gaver méchamment.
Bref, une déception à la hauteur de l'attente initiée par la première partie du roman, pourtant passionnante.

Citation

C'était une énigme, voyez-vous ? Une sorte de test d'aptitude, comme les messages secrets dans les mots croisés, mais en nettement plus compliqué, et il m'a donc fallu beaucoup plus de temps pour comprendre.
Combien de temps ?
Vingt-deux ans.

Rédacteur: Maxime Gillio jeudi 27 mai 2010
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