L’avocat Alano Garcia est en quête de renommée. Il lui manque LE procès qui pourrait lui permettre d’atteindre son objectif. Une affaire bordelaise arrive qui pourrait lui valoir ce qu’il cherche. Un homme, Vincent Sauriol, a été accusé de plusieurs viols suivis d’actes de torture sur ses victimes. Il existe des éléments à charge mais l’homme refuse toute discussion, nie tout et dit qu’il a subi des pressions pour le faire avouer en première instance. L’avocat se lance dans l’affaire et, en usant de tous les artifices possibles, en s’appuyant sur toutes les possibilités du droit, va parvenir à renverser le procès et aboutir à l’acquittement de son client. Mais a-t-il bien fait ? Toujours est-il que quatre ans après, retiré dans le petit village andalou de Malameria, alors que sa femme est victime d’une attaque, il doit se réfugier avec elle dans les montagnes espagnoles afin de se protéger. Là, les habitants se livrent à de biens sauvages pratiques de chasse (surtout pour punir leurs propres chiens). Est-ce le début d’un nouveau combat ? Son passé le rattrapera-t-il ?
Le récit de Max Monnehay se compose de deux trames temporelles qui s’entremêlent : l’une contemporaine sur les déboires de l’avocat dans sa nouvelle maison et l’autre qui propose des retours en arrière sur le déroulé du procès. Entre les moments très posés où se déplie l’enquête lors du tribunal et les instants plus âpres, plus sauvages, de luttes violentes, l’équilibre est maintenu avec soin du début à la fin. L’auteure évoque les différentes formes de luttes et de violence : un violeur sadique, son passage en prison, les chasseurs et leurs animaux, avec en contrepoint la violence sociale dont fait preuve l’avocat qui, même s’il croit son client innocent, use de toutes les ficelles de son savoir, des labyrinthes du droit, de sa supériorité linguistique pour gagner. Le récit est particulièrement sombre et nous montre un monde rude, difficile, où les petites victoires sont des occasions de lumière. Surtout, il est pourvu d’un long final où toutes les tensions du début explosent, dans une suite de scènes fortes et bien décrites, Chiens fous est un roman qui se dévore, sans voyeurisme et sans facilités, mais qui exige une attention de la part de ses lecteurs conquis.