CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 9,90 €
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-38094-746-5
Nombre de pages : 360
Format : 18 X 11 CM
Année de parution : 2025
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7 / 10

Le Sang des nonnes

Auteur :

Le Moyen Âge, un monastère isolé par la configuration des lieux et du climat, des morts mystérieuses et des énigmes : Max Clanet s'empare d'un thème habituel pour jouer habilement sa propre partition pour un rendu intéressant et plaisant.

Nous sommes en 1438. Le royaume de France est soumis à une forte période de froid. La faim menace et des restes des armées, les écorcheurs, vivant de rapines, parcourent les territoires. Dans un coin perdu du Morvan, un monastère tente de survivre sous la direction assez rude d’un père abbé qui voit l’intervention du Diable partout et d’une mère supérieure qui craint par-dessus tout le retour de la peste. De plus, d’anciennes légendes disent que le monastère abrite la cache d’un trésor ancien et le seigneur local a bien envie de s’en emparer. Un jour, dans l’enceinte du monastère on découvre une sœur morte. Si la supérieure évoque de suite la peste, une autre sœur, plus curieuse, pense qu’il s’agit d’un meurtre et va essayer de comprendre qui se cache derrière : est-ce le père qui semble avoir des comportements bien étranges, les sœurs dont certaines ont l’air d’avoir des secrets (serait-ce en lien avec des os de bébés trouvés dans la crypte ?), les familiers, ces paysans domestiques qui vivent dans une partie du monastère, les écorcheurs dont on pense que certains auraient pu s’introduire dans les lieux par des passages secrets ou ce groupe de mendiants en guenille qui campent sous les remparts ?

Beaucoup de pistes potentielles donc, même si le livre de Max Clanet s’ouvrait par une discussion entre le seigneur et un brigand qui semble donner le ton. Toujours est-il que le roman rend avec justesse l’univers clos, les peurs des gens, les menaces qui planent, le poids de la famine et des relations sociales lourdes. Chacun des personnages semble cacher un secret et tout le monde s’observe, se jauge, se tait. Lorsque enfin ils décident d’agir ensemble, c’est parce que d’autres les attaquent, s’introduisent avec des armes ou que de la nourriture est volée. L’atmosphère entre neige et violence, lourdeur et non-dit crée un cadre général envoutant que le roman parvient à maintenir sur l’ensemble du texte pour créer une version plus sombre, plus quotidienne, des brillances d’un Umberto Eco, mais offre une autre vision, aussi plausible, d’un univers médiéval fermé et rude.

Publié le 18 septembre 2025
Mis à jour le 18 septembre 2025
Elle ne pouvait pas désobéir, mais son âme, déjà tourmentée, a subi un nouveau choc. Après avoir prié dans l’abbatiale toutes les nuits, sœur Thérèse se flagellait jusqu’au sang. Mère Véronique l’avait subodoré en découvrant des taches suspectes sur une bure, celle-là même qu’elle m’avait retirée des mains à la buanderie.
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