Nous retrouvons le chevalier Robert de L’Aigle. Chassé par la reine d’Angleterre, il revient sur ses terres normandes afin de reconstruire son château et jouir de son statut. C’est difficile car il doit faire face à un monastère qui a profité de son absence pour « oublier » de payer les loyers et a annexé des terres à son propre profit. Le chevalier va donc lutter contre le monastère, quitte aussi à se rendre sur Paris afin d’essayer de plaider sa cause auprès du roi. Il fait y fait la rencontre du médecin Mauvoisin, aux fortes compétences, mais qui est poursuivi par un membre particulièrement exalté de l’Inquisition : en effet, ce médecin a été associé à un franciscain (il était son secrétaire), condamné par l’Inquisition et l’on pense que le témoignage de Mauvoisin pourrait l’enfoncer encore davantage. Le dit médecin parvient à se cacher chez un cabaretier qui n’est autre que l’ancien bras droit armé de Robert de L’Aigle. En parallèle, nous allons suivre les aventures de Robert L’Enfant. Fils de Mahaut d’Artois, il souffre d’une maladie comparable à la lèpre et est caché dans un monastère où il doit finir ses jours tandis que sa mère, pour éviter le scandale de cette maladie, annonce sa mort. Mais soit il en guérit, soit il avait une variante qui s’est atténuée. Il décide alors de revenir à Paris, mais il se rend vite compte de cette impossibilité. C’est alors qu’il rencontre un prêtre exalté qui va le convaincre de l’aider à prêcher une nouvelle croisade. Les deux hommes entament donc ce qui sera le mouvement des pastoureaux, c’est-à-dire une croisade de pauvres qui sur son chemin pratiquera pillages et exactions. Le cousin de Robert L’Enfant n’est autre que Robert d’Artois (celui des Rois maudits). Celui-ci se rend compte que sa tante a menti et que, s’il met la main sur son cousin, il y a un bon tour à jouer. Tout ce beau monde – inquisiteur, Robert de L’Aigle, Robert R’Enfant, Robert d’Artois, les pastoureaux -, va se rejoindre à Paris où tout peut exploser.
Roman historique plus que policier, pétri d’aventures, L’Épervier du Temple continue cette saga de Jean d’Aillon autour du personnage de Robert de L’Aigle. La série, qui alterne faits historiques réels et personnages inventés, permet d’incarner les événements historiques. Comme ce volume intègre des éléments connus (ne serait-ce qu’à cause des deux séries télévisées tirés des Rois maudits) et présente une croisade plus méconnue, les lecteurs suivent avec plaisir des aventures intéressantes, des descriptions historiques ou des mœurs du temps assez bien rendues. Un roman qui se laisse lire avec plaisir.