Val McDermid continue son chemin en revenant à ses personnages fétiches de Carol Jordan et Tony Hill. Un Tony Hill en mauvaise posture après une scène d'ouverture digne d'un film d'épouvante à la Halloween ! C'est ce qui fait l'originalité de Val McDermid : ne jamais s'en tenir à une ligne directrice et grappiller à droite et à gauche tout ce qui peut rehausser le récit. Même s'il s'agit ici d'un pur roman de procédure policière, l'auteur réactualise totalement le genre avec des thématiques des plus actuelles. D'abord, le meurtre par empoisonnement (un thème digne d'Agatha Christie !) d'un footballeur vedette permet de disséquer ce milieu d'ados attardés sans pour autant verser dans le moralisme ou les clichés faciles. Ensuite, l'autre fil du récit suit ce qui ressemble à un attentat terroriste et permet surtout de mettre en épingle le racisme décomplexé qui sévit aujourd'hui et le fait que, dans nos sociétés déshumanisées, ce qui est humainement acceptable devient de plus en plus floue – il y a un passage fascinant sur la « théorie de l'acceptation ». Le tout débouche sur la découverte de « méchants » aux machinations diaboliques comme on les aime… Mais bien sûr, on n'a pas affaire à une thèse, juste à un bon polar qui utilise des schémas traditionnels pour se brancher directement sur le monde d'aujourd'hui.