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Ça aurait pu être le paradis

Une psychothérapeute vit seule avec son chat Ziggy dans une petite maison, aux grandes portes-fenêtres donnant sur la forêt, en bord de mer, tout près de Stockholm où elle reçoit ses patients. On devine dès les premières pages qu'elle n'a pas toujours vécu seule mais on n'apprendra que peu à peu ce qu'est devenu son ancien compagnon Stefan. À la première personne du singulier, Siri raconte son quotidien empreint de solitude et de mélancolie, au rythme de ses consultations dans le cabinet qu'elle partage avec son amie Aïna et Sven. Puis un matin, une de ses patientes, la jeune Sara, est retrouvée sans vie, nue sur le rocher où elle a l'habitude de s'étendre après un bain, au fond de son jardin. Le début d'enquête menée par Markus, le policier si prévenant, révèle que Sara ne s'est pas noyée mais a bel et bien été assassinée. Ce meurtre a-t-il un lien avec Siri ? A-t-elle des ennemis ?

On imagine très bien cette petite maison la nuit toutes lumières allumées, éclairant la forêt. On s'imagine très bien dans la peau du voyeur qui observe la psy en train de s'envoyer sa bouteille de vin rouge pour noyer son mal être. On imagine très bien le chat entrant et sortant par la chatière, le bruissement des feuilles des arbres, le clapotis de l'eau sur les rochers. On imagine très bien la chaleur de cet été déclinant, le calme des environs de Stockholm, la solitude de Siri la psy. Les auteurs développent un vrai talent pour instaurer une ambiance suspicieuse et pesante. Et tel un plongeur sous-marin, on s'imagine être descendu trop profondément et avoir perdu tout sens d'orientation, ne sachant plus comment remonter à la surface pour reprendre son souffle et respirer l'air pur. On doute de tout et de tout le monde jusqu'au final libérateur.

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Date de mise à jour : 21 mai 2025