Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Australie) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, juillet 2012
424 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-0721-9
Actualités
- 06/07 Édition: Parutions de la semaine - 6 juillet
Les parutions sont un peu à l'image du temps, moroses. Heureusement, l'Écailler propose deux romans intéressants de deux romanciers tout autant intéressants que sont Dominique Delpiroux (nous avons lu, apprécié et chroniqué son roman) et Jan Thirion - que les habitués de k-libre connaissant bien eu égard à sa chronique hebdomadaire Ma vie des autres. Mis à part des deux auteurs, vous pourrez retrouver un rescapé des romans de Michael Connelly victime des publications effrénées qui ont pour conséquence de rendre très vite indisponibles des ouvrages, parfois même culte et incontournables (ce qui n'est pas le cas ici mais quand même...). Parmi les curiosités proposées en poche, Les Nouvelles enquêtes du juge Ti, proposées par Xiao Di Zhu. Le recueil de nouvelles avait fait l'objet du premier grand format des éditions 10-18. Plongeant dans l'univers créé par Robert van Gulik, Xiao Di Zhu donnait une empreinte plus chinoise à un juge bercé entre rationalisme et onirisme. À lire...
Grand format :
À genoux, de Michael Connelly (Les Éditions retrouvées)
Outrages, de René Cyr (Ex æquo, "Rouge")
Les Doigts du diable, de Dominique Delpiroux (L'Écailler, "Noir & polar")
La Piste des Templiers, de William Dietrich (Le Cherche midi)
Le Complice du magicien, de Michael Genelin (Marabout, "Fiction")
Effroi, de Alex Kava (Mosaïc)
Granit rosse, de Loïk Le Floch-Prigent (Coop Breizh)
Haine et passion pour un braquage sanglant, de Christophe Mayor (Braco passion)
Fleurs sanglantes, de Colleen McCullough (L'Archipel)
Montevideo hotel, de Muriel Mourgue (Ex æquoi, "Rouge")
Aux jambes d'Agnès, de Philippe Paulino (L'Âge d'homme, "Contemporains")
Pas d'obstacle ? de Jean-Pierre Ribat (Thot, "Polar")
Du côté des abattoirs, de Jan Thirion (L'Écailler, "Noir & polar")
Présomption d'existence, de Claudine Thomé-Segapelli (Du Pierregord, "Encre rouge")
Poche :
Le Loup de Kervallon : meurtre au bord de la Penfeld, de Mikaël Cabon (Or Cabon)
Le Secret, de Wilkie Collins (Archipoche, "Archipoche")
L'Inconnu du Grand Hôtel, de Jean Contrucci (LGF, "Policier")
Patriot act, de Kenan Görgün (Pocket, "Thriller")
Douze de trop, de Colleen McCullough (Archipoche, "Archipoche")
Das System, de Karl Osberg (J'ai lu, "Thriller")
Beach house, de James Patterson & Peter de Jong (Pocket, "Best")
La Fête des paires, de San-Antonio (Pocket)
Si ma tante en avait : chronique bretonne, de San-Antonio (Pocket, "Les Nouvelles aventures de San-Antonio")
Le Diable de verre, de Helene Tursten (J'ai lu, "Policier")
Les Nouvelles affaires du juge Ti, de Xiao Di Zhu (10-18, "Grands détectives")
Liens : L'Inconnu du Grand Hôtel |Les Doigts du diable |Patriot Act |Les Nouvelles affaires du juge Ti |Douze de trop |Wilkie Collins |Michael Connelly |Jean Contrucci |Dominique Delpiroux |William Dietrich |Kenan Görgün |James Patterson | San-Antonio |Jan Thirion |Zhu Xiao Di |Colleen McCullough
Les violeurs se hâtent de vous faire mourir
Colleen McCullough. Ce nom vous dit peut-être quelque chose, et ce serait bien normal car cette dame est l'auteur du célèbre roman Les Oiseaux se cachent pour mourir. Mais elle a sans doute envie depuis le temps de transformer cette image conservatrice. C'est pourquoi elle nous livre ici un personnage assez détestable dont les actions hautement condamnables seront restituées avec un soin aigu du détail et de la froideur.
Nous sommes à la fin des années 1960 et un violeur en série, particulièrement retors, qui torture longuement ses proies, sévit dans la région. On va trouver plus précisément dans une ville universitaire d'habitude assez calme de nombreux suspects et des forces de police un peu dépassées. Pourtant, entre le violeur, un kidnapping et un mystérieux voleur, tous ont fort à faire. Colleen McCullough reste dans la tradition d'un roman nourri aux racines du romantisme. Les policiers oscillent entre deux clans avec, d'un côté, les "sérieux" qui accumulent les problèmes, boivent trop, divorcent, ont des ennuis avec les femmes et leurs supérieurs, et de l'autre des policiers riches, qui travaillent en dilettante. On peut y rajouter la kidnappée, qui est issue d'une riche famille allemande, ce qui permet, outre une ébauche de relations avec une policière, de montrer une vieille famille européenne et d'offrir un voyage en Europe. De même les victimes de viol proviennent de bonnes familles, et le voleur ne s'en prend qu'aux riches magasins - dont une antiquaire spécialisée dans les objets en verre de qualité. En arrière-plan, Fleurs sanglantes sert aussi à présenter à la fin des années 1960 et la façon dont les femmes américaines ont conquis leur liberté : développement des études universitaires, choix de profession, décision de ne pas se marier... Le violeur serait une façon de montrer justement comment les hommes ont du mal à s'adapter à cette nouvelle donne. Et la chute finale justement confirme cette impression. Ce côté historique et démonstratif montre à la fois l'intérêt et les limites du roman car écrit par une "spécialiste de l'écriture", appuyé par un vernis policier, apte à attirer le grand lectorat, à offrir lorsqu'on est invité, mais un peu décevant pour les lecteurs habitués du genre.
Citation
Le monde se mit à tanguer, vira au noir et s'effaça avant de réapparaitre à l'instant où il pénétrait brutalement son vagin desséché par la terreur.