Contenu
Poche
Réédition
À partir de 12 ans
184 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-8129-1292-4
Coll. "Poche classique"
La Corse vue par Alexandre Dumas...
Voici Alexandre Dumas débarquant à Sollacaro où, en réalité, il n'a jamais mis les pieds. Il séjourne chez les Franchi. Dans cette partie de l'île "où la civilisation n'est pas encore parvenue", surgit Lucien, le patriote. Lucien qui ne peut vivre sans l'air, le vent, les torrents et la terre corse s'ouvre à lui sur ses craintes d'un repli de l'esprit national sous la poussée de la "civilisation". Le village est bien sûr ravagé par une guerre clanique entre les Orlandi et les Colonna, le tout, à cause d'une poule assassinée... Et Dumas de construire sans grâce le ridicule de l'affaire. Approche du bandit Orlandi, de nuit, dans le maquis. Sous la plume de Dumas, il s'exprime dans un dialecte frustre, dont il supplée l'indigence à force moulinets de mains... Lucien travaille à la réconciliation des familles, qui aura lieu le lendemain. Le lendemain, donc, la cérémonie de réconciliation s'avère très formelle et surtout confine au ridicule. L'on s'offre une poule. Puis Dumas s'en retourne à Paris, où il rencontre Louis, le frère de Lucien. Déphasé dans un milieu de dandy. Homme d'honneur, il va se battre en duel pour les beaux yeux d'une femme bafouée. Il meurt, bien sûr, n'y connaissant rien au maniement des armes. Son frère le vengera. Le récit n'est l'occasion que de construire à peu de frais du fantastique : celui de morts apparaissant aux vivants pour leur dire l'avenir. Et prétexte au frisson d'approcher de vrais bandits corses. Même si on peut tenter de voir en Dumas un humaniste révélant combien il peut être difficile de trouver sa place dans une société qui n'entend pas les différences culturelles, avouons-le : c'est saturé de stéréotypes, et la prose y est rachitique. On est loin de La Reine Margot...
Citation
Car, dans quelques années, avec l'envahissement successif des goûts et des mœurs, ceux qui viendront ici pour y chercher la Corse ne la trouveront plus.