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Grand format
Inédit
Tout public
324 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-919066-94-0
Coll. "Polars", 36
Dope story
C'est en août que David Cartier prend poste aux "stups" de Saint-Étienne. Une ville moyenne, un mois d'août, tout pour profiter du soleil... Et pourtant, les policiers sont vite sur les dents : c'est en effet l'hécatombe chez les camés de la ville. Ce n'est pas l'œuvre d'un assassin, mais d'un mal plus sournois : un paquet de came frelatée. Tout ceci ne fait pas les affaires de Mourad El Guasmi, caïd du quartier de Beaubrun, qui a voulu profiter d'une "bonne affaire" : des clients qui meurent, c'est des rentrées d'argent en moins. Comme il n'y a pas de petits profits, il faut bien trouver un moyen de se débarrasser de la came frelatée avant d'aller se réapprovisionner dans la plaque tournante qu'est Amsterdam. Pour cela, il se fie à une personne qu'il ne connaît que sous son pseudo d'Internet, Justmoney42, à qui il monnaie des conseils légaux. Mais cette fois, l'enjeu est plus important. Des camés aux divers échelons de la loi, tout le monde risque d'être éclaboussé...
Exactement le genre de roman (sous un titre, hem, pas vraiment heureux) qui aurait fait les beaux jours de collections comme "Engrenage" ou la "Série noire" version poche, et que l'on trouve aujourd'hui chez un éditeur cher au cœur de k-libre. On pourrait dire que le point de départ est banal, mais justement, ce n'est qu'un point de départ. À travers cette dissection d'un fait divers, Didier Esposito tisse toute une toile du plus haut au plus bas de l'échelle, où se mêlent dealers et consommateurs, mais aussi policiers, juges et divers échelons de la société. Pour un deuxième roman seulement, l'auteur réussit la gageure de brasser bon nombre de personnages tout en restant toujours limpide dans son propos. Il y a aussi une vision réaliste de la came et de l'univers larvaire qu'elle entraîne sans pour autant accabler ses victimes qui sont des personnages à part entière. Et comme l'auteur est lui-même ex-policier, on ne s'étonnera pas d'à quel point tout ceci fait vrai, jusque dans les moindres détails... On dit bravo.
Citation
Chaque étagère supportait autant de plants de cannabis que possible, portant à trente le nombre total de plants dont la cueillette imminente aurait pu assurer la consommation de l'immeuble entier. Une dizaine de pots vides attendaient patiemment en bas du placard les boutures à venir. Tommy Laurendon avait incontestablement eu la main verte.