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Grand format
Inédit
Tout public
368 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-7096-3518-9
Coll. "Romans historiques"
Les Nouveaux Mystères de Marseille, 9
Actualités
- 06/07 Édition: Parutions de la semaine - 6 juillet
- 11/12 Prix littéraire: Derniers jours pour le Prix Virtuel du Polar
Tous les internautes sans exception ont jusqu'au 31 décembre minuit - entre deux coupes de champagne et douze grains de raisin -, pour élire le lauréat du Prix Virtuel du Polar. Vous l'aurez compris : le sprint final est engagé. Pour l'heure, Le Projet Bleiberg, de David S. Khara – un excellent thriller page turner dont nous avons déjà vanté en nos pages les mérites - semble être en bonne voie pour remporter la mise tant il dispose d’une confortable avance : une cinquantaine de points le séparent des deux romans qui le talonnent et sont, eux, presque ex æquo – L'Inconnu du Grand Hôtel, de Jean Contrucci, et Adios Viracocha, de Zolma.
Pour voter, il suffit d'aller sur le site de Rayon polar, de s'inscrire si ce n'est pas déjà fait, et de voter (en notant jusqu'à 9) pour un ouvrage de son choix sans se soucier de la date de publication.
Liens : Le Projet Bleiberg |Adios Viracocha |Jean Contrucci |David S. Khara | Zolma - 10/09 Édition: Parutions de la semaine - 10 septembre
Ce qu'il faut savoir sur la série
Commencée en 2002 par Jean Contrucci, critique littéraire à La Provence, la série des "Nouveaux mystères de Marseille" se compose de romans basés sur des faits réels. Chaque intrigue est l'occasion de visiter un quartier différent de la ville à la Belle Époque.
Retour vers le passé pour Raoul Signoret !
En janvier 1898, l'avocat d'affaires Louis Natanson quitte son hôtel particulier laissant, après dîner, son épouse, son fils de neuf ans et son ami Jacques Bernès, un négociant. Il disparaît pendant plusieurs jours. Les commentaires commencent à aller bon train. Sa vie, professionnelle et privée, alimente les bruits les plus divers et... les moins élogieux. C'est un courrier, expédié de Paris, qui donne la clé de l'histoire et dévoile le lieu où se trouve le corps. Le signataire, après avoir tué accidentellement l'avocat en manipulant une arme de collection achetée chez un antiquaire, s'est enfui précipitamment. Au Grand Hôtel, un étranger est parti le même jour, en laissant tous ses bagages. La police, impuissante à retrouver ces mystérieux correspondant et voyageur, classe le dossier.
Raoul Signoret et Cécile, son épouse, assistent à La Damnation de Faust d'Hector Berlioz donnée au Grand Théâtre, en 1908. En attendant la fin de l'incident de plateau qui émaille la représentation, Raoul regarde dans la salle. Dans une loge, il repère un jeune homme qui braque ses jumelles sur lui avec insistance. À la sortie, celui-ci aborde le journaliste, insiste pour le voir seul à seul et lui laisse sa carte en lui disant qu'il l'appellera le lendemain. L'attitude très réservée, hésitante, son insistance maladroite amènenent Raoul à le rencontrer. Il s'agit de Guillaume Natanson, artiste-peintre, qui lui dévoile que son père, Louis, a été assassiné par celui qui est devenu depuis son beau-père. Il lui demande de reprendre l'enquête pour confondre le criminel. Le journaliste ne promet rien, mais rencontre son oncle, en pleine réforme de la police selon les directives de Clemenceau qui veut créer des brigades mobiles. Certaines deviendront célèbres sous le nom de "Brigades du Tigre". Son oncle lui donne quelques indications sur l'affaire et l'aiguille vers Léonce Massot, le juge d'instruction chargé du dossier. Il dispose, maintenant qu'il est en retraite, d'une liberté de parole. Raoul va aller de surprises en surprises dans une affaire bien embrouillée.
Avec ce neuvième épisode des "Nouveaux Mystères de Marseille", Jean Contrucci s'introduit dans la bourgeoisie d'affaires. Et ce qu'il en dévoile n'est guère plus ragoûtant au point de vue moral, que les enquêtes qui se déroulaient dans les milieux populaires ou crapuleux. L'auteur dépeint, à travers quelques portraits, toute l'hypocrisie qui régnait dans cette société où, au nom des sacro-saintes affaires, il faut garder les apparences et "tenir son rang". Il concocte, avec la situation très classique d'une femme et de deux hommes, un récit bluffant, aux rebondissements pour le moins inattendus.
Autour de son couple de héros, Raoul et Eugène, il fait revivre la vie marseillaise en relatant des anecdotes, des faits divers et mille détails qui éclairent la société de ce début du XXe siècle. La bonne chère occupe une place importante et donne lieu à des échanges piquants entre les protagonistes et les membres de leur famille.
Jean Contrucci évoque la mise en place de la réforme voulue par le président du Conseil pour lutter contre la pègre. Il montre que la situation n'a aucunement évoluée en plus d'un siècle, tant du côté du crime, que du côté des politiques qui se nourrissent d'effets d'annonces. On se laisse emporter par la faconde de l'auteur, par l'entregent de ses personnages et, pour notre plus grand plaisir, toute l'habileté qui mène le récit. L'Inconnu du Grand Hôtel est un épisode brillant dans une série dont l'attrait ne se dément pas.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°46
Nominations :
Prix Virtuel du Polar 2010
Citation
L'homme d'honneur, celui qui donnait des leçons de morale urbi et orbi, qui avait plein la bouche des mots justice, honnêteté, devoir, fidélité, n'était-il pas le même qui n'éprouvait aucun scrupule de conscience à trousser les bonnes sous son propre toit et à finir...