Dernière station avant l'autoroute

Que je vende mes faveurs ou que je les offre, je demeure une femme libre. Les hommes me paient, ils ne me pourchassent pas. Aucun homme ne me possédera, ni aujourd'hui, ni demain. Souviens-t'en si jamais l'envie de m'embrasser te reprends.
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jeudi 26 décembre

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Bande dessinée - Noir

Dernière station avant l'autoroute

Psychologique - Urbain MAJ mercredi 29 septembre 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

À partir de 15 ans

Prix: 17 €

Didier Daeninckx (scénario), Mako (dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Hugues Pagan
Domnok (coloriste)
Paris : Casterman, août 2010
104 p. ; illustrations en couleur ; 26 x 19 cm
ISBN 978-2-203-02946-0
Coll. "Rivages/Casterman/noir"

Actualités

  • 22/11 Radio: La rentrée d'Ondes noires
  • 17/10 Prix littéraire: Lauriers à Cognac
    Les lauréats des différents prix littéraires décernés à l'ouverture du festival polar de Cognac ont été désignés vendredi 15 octobre en soirée - des récompenses qui concernent pas moins de six catégories :
    - Prix polar français ou francophone pour De fièvre et de sang, de Sire Cédric
    - Prix polar international pour La Maison où je suis mort autrefois, de Keigo Higashino
    - Prix polar jeunesse pour Les Enfants-rats, de Françoise Jay
    - Prix Cognac de la meilleure bande annonce livre (création 2010) pour 40 ans, 6 morts et quelques jours, de Victor Rizman
    - Prix Cognac du meilleur album "série" pour "Le Mystère Saint-Yves", premier tome de Fanch Karadec, une série signée Corbet & Heurteau
    - Prix Cognac du meilleur album "One shot" pour Dernière station avant l'autoroute, de Mako, Didier Daeninckx et Hugues Pagan (Casterman)

    Cette année les lauriers ne furent pas que livresques - de nouvelles récompenses ont été créées destinées au noir/polar cinématographique et télévisuel. Ainsi ont été décernés, le dimanche 17 octobre :
    - le Prix polar du meilleur film français de cinéma à Une affaire d'État, réalisé par Éric Valette (d'après le roman de Dominique Manotti Nos fantastiques années fric)
    - le Prix polar de la meilleure série internationale de télévision à l'épisode "Course contre la mort", appartenant à la treizième saison de la série Inspecteur Frost
    - le Prix polar de la meilleure série française de télévision au premier épisode de la troisième saison d'Engrenages - réalisé par Manuel Boursinhac, diffusé sur Canal + et produit par Son & Lumière
    - le Prix polar du meilleur film unitaire français de télévision à Obsession(s), réalisé par Frédéric Tellier et diffusé sur France 2 (production Little Big)

    Pour retrouver le détail des présélections dans chacune des catégories, il suffit de se reporter aux pages du site du Cercle noir, rubrique "festivals". On remarque au passage que le rédacteur a interverti, dans son palmarès, le lauréat du prix de la Meilleure série télévisée française et celui du Meilleur téléfilm unitaire français...
    Liens : La Maison où je suis mort autrefois |De fièvre et de sang |Nos fantastiques années fric |40 ans, 6 morts et quelques jours |Dominique Manotti |Didier Daeninckx | Sire Cédric |Keigo Higashino |Victor Rizman |Festival polar de Cognac

C'est moche une ville, la nuit

Il est officier de police judiciaire, chef du groupe de nuit. Son quotidien est fait de cadavres encore tièdes dans des chambres d'hôtels anonymes, de froides conversations avec ses hommes, de rapports de constatations où les mots finissent par ne plus signifier grand-chose pour lui. Parce qu'il a lâché prise depuis longtemps, hanté par des fantômes qui viennent régulièrement lui rendre visite, sous la forme du corps ensanglanté d'une fillette dans sa bâche en plastique... Rien ne semble destiné à le faire sortir de cet état de déliquescence, et surtout pas le suicide de ce sénateur dans un hôtel quatre étoiles, affaire sur laquelle il est censé enquêter. En fait, l'officier de police judiciaire n'aime qu'une chose : la nuit... Mais ses supérieurs ont très envie de le ramener à la surface, histoire de lui faire redécouvrir le jour et les joies du commissariat de quartier...

Hugues Pagan a été flic avant d'écrire, et on peut lire sur la jaquette de cet album : "Son expérience du terrain lui permet d'être au plus près de la réalité et confère à chacune de ses créations une vraie densité." Glauque réalité : les romans de Pagan sont tous d'une grande noirceur et ses personnages ignorent en général la signification d'expression comme – au hasard – prendre la vie par le bon côté des choses... Ce flic de nuit – qui restera anonyme jusqu'à la dernière page – n'échappe pas à la règle et c'est sa vie sinistre qu'il nous est donnée de suivre. Didier Daeninckx, qui a adapté le roman, en a bien entendu conservé le côté sombre, et Mako a su, lui, trouver les expressions qu'il fallait sur les visages de cet homme à la dérive. Et il le fait évoluer dans des décors à la mesure de son état d'esprit. Il ne faut pas se fier à la quatrième de couverture, qui semble promettre au lecteur un récit d'enquête classique sur fond d'affaire politique. Non. Dernière station avant l'autoroute est une vraie plongée dans le noir le plus épais, le plus poisseux, au cœur d'une âme en perdition. La couverture, elle ne ment pas.


On en parle : L'Indic n°7

Récompenses :
Prix Cognac Meilleur Album BD One Shot 2010

Citation

Joséphine, technicienne de surface, exécutée à domicile, avait eu droit à une mort qui n'était pas à sa taille. Son meurtre faisait au moins trois ou quatre pointures de trop. Les énigmes avaient cessé de me fasciner. Celles des autres aussi bien que les miennes.

Rédacteur: Frédéric Prilleux lundi 27 septembre 2010
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