Contenu
Poche
Inédit
Tout public
320 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2160-5
Coll. "Noir", 799
Savez-vous planter des sous ?
Selon la sagesse populaire, l'Enfer est pavé de bonnes intentions. Elle ne précise pas cependant de quoi sont recouverts les sols du Paradis mais on peut imaginer que les noirs desseins n'influent pas sur la qualité du décor. Il suffit pour s'en assurer de questionner à nouveau la sagesse populaire : bien mal acquis ne profite jamais, dit-elle. Cela vaut ici bas comme ailleurs. En révisant ces quelques adages, Jean-Mi, Fernand et Marcel, les trois personnages principaux de Cher payé se seraient épargné de gros efforts pour un résultat somme toute décevant, pour eux...
Décevant n'est pas un qualificatif qui sied cependant au texte de Jean-Paul Demure qui met en scène Jean-Mi, jeune homme de vingt-six ans, sans travail, qui passe le plus clair de son temps sur le canapé de sa mère au grand désespoir de celle-ci. Mais Jean-Mi veut sortir de l'ornière et il s'improvise jardinier pour un certain Girkas. Ce dernier trempe dans des affaires plutôt louches et ne tardera pas à y mêler son jeune jardinier. Mais plutôt que de devenir un bon petit soldat des milieux interlopes, Jean-Mi imagine un plan qui lui permettra de s'en sortir pour de bon et même de regagner le cœur d'Isabelle. Dans l'aventure, il entraine ses deux copains : Fernand et Marcel.
Roman noir de facture classique, Cher payé tient les promesses du genre. On trouve dès l'ouverture une scène digne du roman noir social américain qu'un Chester Himes aurait sans aucun doute appréciée. Certes, il faut passer outre le choix des prénoms qui paraissent désuets au regard de l'âge des personnages. On croirait se trouver en présence de trois retraités mais il s'agit bien de trois jeunes gens d'aujourd'hui, usant de téléphones portables. Anachronisme ? Non, Jean-Paul Demure reprend ici les prénoms des personnages de son premier roman Razzia sur la paroisse, paru au début des années 1980, et illustre ainsi que malgré les trente années qui se sont écoulées la situation de la jeunesse ne semble guère avoir évolué.
On en parle : La Tête en noir n°152
Nominations :
Prix des Lecteurs Quais du Polar 2011
Citation
C'est toujours pareil avec la thune. On gémit de ne pas en avoir et on gémit plus encore quand on découvre ce qu'il faut faire pour s'en procurer.