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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Irlande) par Fabienne Duvigneau
Paris : Rivages, août 2011
412 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2251-0
Coll. "Thriller"
Actualités
- 04/10 Édition: Parutions de la semaine - 4 octobre
- 22/11 Colloque-conférence: Trèfle noir
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
- 04/04 Prix littéraire: Beaune et ses prix
Le Festival International du Film Policier de Beaune n'en oublie pas pour autant de célébrer la littérature du même genre. Cette quatrième édition, loin de déroger à la règle, la conforte avec deux prix remis à des ouvrages de qualité par le "Cercle rouge". Qu'est-ce que le "Cercle rouge" ? Non pas tant une loge maçonnique qu'une congrégations de "diverses personnalités du monde littéraire et cinématographique, amateurs éclairés par les lumières sombres du polar".
En marge de ce double prix, il y a aussi en partenariat avec les éditions du Masque, le Prix du Premier roman policier. Le lauréat 2012, Olivier Gay pour Les Talons hauts rapprochent les filles du ciel se voit donc offrir une publication dans la fameuse collection "Masque jaune" assortie du traditionnel bandeau rouge préimprimé "Prix du premier roman du festival de Beaune".
Cette année, les lauréats sont :
Grand Prix du roman noir français :
Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Le Seuil, "Roman noir").
Grand prix du roman noir étranger :
les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller").
Liens : Les Visages écrasés |Marin Ledun |Stuart Neville |Olivier Gay |Festival International du Film Policier de Beaune - 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
- 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
Version revolvérisée de la passion
Tout le monde connait Dix petits nègres, l'un des grands classiques anglais d'Agatha Christie. Dix personnes sont sur une île et elles vont mourir les unes après les autres. Stuart Neville est un enfant indigne de l'Angleterre, alors il prend un malin plaisir à renverser la proposition, et son point de départ se base sur des morts. C'est une tradition irlandaise, maintes fois racontée par la littérature, forte et magnifiée par le grand John Huston dans son dernier film Gens de Dublin, adapté de "The Dead" ("Les Morts"), une nouvelle de James Joyce, le rapport aux morts, aux fantômes, aux rêves qui hantent, à cette mixité entre le monde d'ici-bas et celui des esprits.
L'intrigue nous heurte à la culpabilité omniprésente d'un homme confronté à ses actes passés. Car si Gerry a sans conteste été l'un des meilleurs tueurs de l'IRA, la guerre finie il doit vivre avec les fantômes de douze victimes innocentes qui encombrent sa mémoire. Ils les tient à distance grâce à l'alcool mais pour combien de temps ? Ces mêmes esprits acceptent de le quitter à condition qu'il les venge. En même temps que les morts viennent réclamer leur dû, c'est toute la société irlandaise qui doit s'ausculter car si la guerre est finie dans les rues elle semble loin de l'être intérieurement, toujours aussi profondément ancrée dans les mentalités. Ceux qui ont profité de la situation pour s'enrichir peuvent-ils changer ? Les fantômes "réels" de Gerry ne sont que les épiphénomènes des mémoires fermées, des souvenirs enfouis, des cicatrisations qui ne peuvent se faire.
La rédemption de Gerry va provoquer une série de séismes entre les groupes activistes, leurs besoins de respectabilité, leur cynisme et réveiller les blessures. La tension va faire remonter à la surface des vérités que personne ne veut entendre et révéler des compromissions, voire des trahisons. Toute l'Europe rêvait et fantasmait sur ceux de l'IRA comme autant de combattants glorieux et voilà que surgissent en pleine lumière des êtres sadiques, des poseurs de bombe qui ne cherchent qu'à être en première page des journaux.
Stuart Neville a écrit avec Les Fantômes de Belfast un roman âpre, rempli de sang, de whisky, de coups, de pit-bulls canins et humains, de larves. Il s'ouvre de nuit dans un bar entre hommes et s'achève avec une femme, sur une plage au petit matin. Entre, Gerry s'est réveillé, s'est dépouillé et a gagné le pardon, dans une version revolvérisée de la Passion.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°44 |La Tête en noir n°152
Récompenses :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012
Grand prix du roman noir étranger du Cercle rouge 2012
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2012
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Tu ne sais pas Gerry ? il chuchota à son oreille, je suis la pomme pourrie qui gâche toute le tonneau.

