k-libre - en marge - Le Déserteur de Fort Alamo

À part au cinéma, jamais un tueur n'avait permis d'arrêter un autre tueur. C'était de la fiction pure, qui faisait parfois de bons films ou de divertissantes histoires, mais sans lien avec la moindre efficacité dans le réel. 'Connaître les tueurs en série n'a jamais servi à arrêter un tueur en série', avait-il écrit. Ça, vingt ans plus tard, il le pensait toujours. Ce qu'il fallait, c'était se connaître soi-même.
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DVD - Western

Le Déserteur de Fort Alamo

Vengeance - Guerre - Gang MAJ mercredi 05 février 2014

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 11,49 €

Budd Boetticher
The Man From the Alamo - 1953
Paris : Universal, juillet 2003
19 x 14 cm
Coll. "Western"

L'incompris errant

La bataille de Fort Alamo à laquelle a participé Davy Crockett a été l'objet de nombreux films et légendes. Le tueur d'ours du Tennessee y a laissé sa vie après l'assaut sanglant mené par le général mexicain Santa Anna. Si aucun des cent quatre-vingts (environ) Texians commandés par le colonel Travis n'a survécu, leur sacrifice n'aura pas été vain, puisqu'il aura permis au général Sam Houston de lever des troupes suffisamment en nombre pour combattre et assurer l'indépendance de la République du Texas. Réalisateur toujours intéressant, Budd Boetticher ne s'attarde pas sur le siège en lui-même malgré quelques jolis effets spéciaux à base d'explosifs, ni sur le personnage de Davy Crockett, il fait également l'impasse sur la bataille, qui sera relatée plus tard de bouche à oreille dans une ville aux abois. Non, il met en scène Johnny Stroud, l'un des défenseurs de la mission Alamo, qui a été tiré au sort pour aller porter en vain secours à sa famille et à cinq autres. Mais ce fait ne sera connu que de lui-même, et il passera pour un déserteur et un pleutre, sera même emprisonné, et n'échappera que de peu à un lynchage. Johnny Stroud c'est avant tout Glenn Ford, un homme fier et abattu par le massacre de sa famille par des Texans aux ordres des Mexicains. Il n'aura de cesse de se venger mais devra également affronter la colère de ses concitoyens promptes à juger sans comprendre avec cette morgue propre aux absents qui idéalisent leur vie. Stroud va donc s'enfuir d'une ville désertée et rejoindre la bande dont il a juré de se venger. Mais cette dernière s'apprête à attaquer et piller un convoi mené par un manchot qui héberge la seule femme à même de le comprendre (la radieuse, pragmatique et courageuse Julie Andrews) ainsi qu'un enfant mexicain qui le considère comme son père. Le scénario, très linéaire repose avant tout sur un quiproquo et sur la fierté d'un homme qui s'estime incompris et ne cherche pas à se faire comprendre. Par une habile transposition - l'absurdité d'ordres reçus -, il met en avant la double interprétation (positive et négative) d'un acte. Sa vengeance à peine assouvie et son honneur retrouvé, Stroud repartira sur les champs de bataille telle une figure classique du genre, laissant derrière lui une femme et un enfant qui l'attendent et l'espèrent. Surement pas un film incontournable, mais une honnête curiosité.

Le Déserteur de Fort Alamo (79 min.) : réalisé par Budd Boetticher sur un scénario de Steve Fisher et D. D. Beauchamp, d'après l'histoire de Niven Busch et Oliver Crawford. Avec : Glenn Ford, Julie Adams, Chill Wills, Hugh O'Brian, Victor Jory, Neville Brand...

Citation

Il faut être bête pour insister quand on n'a aucune chance.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 05 février 2014
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